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Quiz : Pour la rentrée, saurez-vous reconnaître ces « cartables » vintage ?

Le principe est simple : tenter le tour d’horizon non exhaustif des plus beaux cartables de l’histoire des jouets vintage afin de voir si vous (oui, VOUS) saurez retrouver de quelle ligne de jouets lesdits « cartables » sont tirés. Toute ressemblance ou évocation de nos futurs articles – ou tout autre format à venir – n’est évidemment que pure coïncidence fortuite. N’oubliez pas de balancer votre score dans la partie « Commentaires » de cet article et ainsi impressionner vos amis sur Facebook ou ailleurs.

1 Vous ne le saviez peut-être pas mais Bruce Sato, il aime bien s’envoyer en l’air avec un masque sur la tronche. Et pour le faire en toute sécurité, il a besoin de son sac à dos à hélices. Alors c’est sûr que dit comme ça, on est pas loin d’un Kamoulox 18+ mais promis, en vrai, il n’en est rien.

2 Gabriel Kelly, c’est clairement pas le dernier quand il s’agit de faire monter la température. Lui et sa bande de potes portés sur la chasse aux serpents auraient même été vus en train de s’enfiler quelques bières bien fraiches autour d’un bon « barbecue » avant que ce dernier (oui, le barbecue) ne s’en aille subitement en disant « Zut, faut que G.I. ».

3 Je sais pas vous, mais ces histoires de barbecue m’ont donné faim. Alors quitte à partir en guerre, autant le faire avec un bon en-cas dans le sac à dos. Tacos, burgers, pancakes ou pizzas, toutes les raisons sont bonnes pour déjeuner sur le pouce entre deux rafales. Qui a dit que la malbouffe ne pouvait pas être fun ? Certainement pas les têtes pensantes de chez Mattel, toujours là quand il s’agit de nous pondre des concepts claqués.

4 C’était déjà pas facile de garder les hors-la-loi en taule à l’époque du Far West, alors imaginez un peu la galère des marshalls du futur, perdus au fin fond de l’espace. C’est assurément à un BRAVE shérif ÉTOILÉ qu’il incombera de restaurer l’ordre et la décence du Nouveau Texas (qu’il est parfaitement possible de prononcer « téxasse » si vous avez la classe américaine).

5 C’est pas parce qu’on parle beaucoup de jouets markettés à l’attention des garçons – même s’ il est évident que chacun est libre de jouer avec ce qu’il veut – qu’il ne faut pas faire de temps en temps une hérésie et causer un peu de trucs girly. Surtout quand ça tient dans la poche, prouesse d’autant plus incroyable quand vous verrez tout ce qui tient dans ce petit sac rose ! L’aventure nous appelle ! Y’a même un kayak !!

6 Celui-là c’est un peu l’évidence incarnée. Mais dans le genre backpack, avouez que ça se pose là ! Mythique, ce cracheur de protons l’est à un tel point qu’il s’arrache aujourd’hui à prix d’or entre chasseurs en herbe et quarantenaires nostalgeeks. Attention toutefois à ne pas croiser les effluves.

7 Restons dans les geekeries à tendance cinéphile avec ce petit sac de survie high-tech qui nous vient de lààààà bas, dans les étoileuuuu. Pas besoin de force pour soulever ce sac dépourvu de lampe de poche, ce qui risque laisser votre figurine Kenner du côté obscur. Mais au moins, elle ne crèvera pas de pas froid en explorant une planète au nom contradictoire vue sa nature pour le moins givrée.

8 Ce n’est pas parce qu’un serpent n’a pas d’épaules qu’il doit nécessairement faire l’impasse sur les joies simples d’arborer un beau cartable polyvalent. Vipères et cobras, réjouissez-vous et fixez donc ce beau sac à dos à votre colonne vertébrale à l’aide du trou idoine. Non, ce n’est pas sale, puisqu’on y trouve une vis.

9 Le camping c’est un truc d’homme! Et c’est pas Josh, le pote de Jim, qui dira le contraire. C’est qu’il est grand, beau et articulé, le Josh. Et en plus il est du genre causant… sous réserve de lui tirer sur la rondelle. Ça vous laisse perplexe hein ? Z’inquiétez pas, les gamins peuvent parfaitement jouer avec. Si, si, promis. Mais revenez enfin !!

10 Le camping étant visiblement un truc de mâle alpha, autant commencer à s’exercer dès le plus jeune âge. En témoigne cet hallucinant kit Pêcheur-Prix©, très complet et polyvalent… et tellement meugnon que ça donnerait (presque) envie de faire un gosse juste pour avoir une excuse et jouer avec…  le kit hein, pas le gosse. Qu’il se débrouille avec son imagination et quelques cailloux, ça lui fera les pieds.
11Cette « tête de métal » aimerait bien profiter de la rentrée pour se faire quelques potes, à commencer par quatre frangins plutôt du genre à rester dans leur carapace… heureusement qu’il a pensé à ajouter un compartiment dédié au plat préféré de ses futurs potes à l’arrière de son sac, ça aide-« rat » sans doute à éviter le « d’égout ».
12 On termine avec un autre incontournable dans le genre vintage. Si le chien est le meilleur ami de l’Homme (pour la Femme on sait pas, demandez à Google), le dragonnet dorsal est apparemment le meilleur pote des squelettes belliqueux et musclés (un comble !).
Votre score
0 réponses correctes

Vous n’avez jamais eu de jouets, ni d’enfance. C’est dur. Viens faire un câlin, ça va aller…

Entre 1 à 5 réponses correctes

Bel effort mais non, ça ne va pas le faire. Franchement, vous êtes un peu nul… ou alors le test était très (trop) difficile et pointu. En quel cas nous sommes ravis, c’était le but recherché. Allez, au moins vous n’avez pas eu zéro. Restez un peu… Lisez quelques articles, révisez et ça ira mieux la prochaine fois !

6 réponses correctes

Ahhh… six… c’est moyen, quoi. Pas mauvais mais pas foncièrement bon. Un peu comme un burger dans un bar à deux heures du mat’… Bien mais pas top, comme il disait.

Entre 7 à 11 réponses correctes

Ah là, ça devient pas mal ! Vous avez l’air de connaître un peu le sujet. C’est bien ! Très prometteur ! Vous êtes à votre place chez Brickosophy. Laissez votre candidature dans les commentaires, on vous rappellera… un jour… peut-être.

12 réponses correctes

Bravo, vous êtes le (ou la, on peut toujours rêver d’avoir un lectorat féminin) meilleur(e)… ou vous avez triché. Dans tous les cas, vous vous y connaissez apparemment plus en jouets qu’en vrais gens. Y’a pas de quoi être fier au final. Mais bravo quand même !

BONUS

TROP FACILE : Ouais, OK, celui-là c’est cadeau ! La nature est déjà surprenante au point de pondre des trucs comme ça, mais ajoutez du mutagène (et la folie des marketteux de chez Playmates) et hop, nous voilà en présence d’authentiques tortues, ninja de surcroît, avec cartable intégré !

Ah non... zut... mauvaise image...
La quasi-intégralité du casting des BraveStarr de Mattel
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Padlife

Tetris : ces (autres) briques qui ont tout changé

Briques à brac

Au commencement de tout monument un tant soit peu moderne, il y a la brique. Qu’elle soit en terre cuite, en grès, en ciment, en plastique ou en caca, la brique est une promesse. Mais seule, elle n’est pas très utile. Tout au plus, et si l’on en croit Brian Flagg (héros malgré lui du génialissime film The Blob), une brique peut faire office de clé improvisée. Seule, la brique se lance en signe de protestation, afin de défier l’autorité… ou entrer chez votre voisin absent et lui piquer sa collection de Star Wars Kenner pour les balancer dans l’acétone. Bref, la durée d’utilité de la brique en solo est brève.

Comme un individu rejoignant un groupe pour former une société, la brique vaut surtout lorsqu’elle est conjuguée au pluriel. Ne cherchez pas pour autant le verbe « bricker »  dans le Beschrelle, seuls les hackers du dimanche en connaissent la définition, confrontés à cette épée de Damoclès au moment de pirater leur console pour ne plus payer leurs jeux. Bricker quelque chose, c’est le rendre inutile… comme une brique au singulier. C’est risquer de flinguer sa machine de façon irrémédiable. Et ça tombe bien qu’on se soit permis cette parenthèse vidéoludique, puisque de jeux vidéo, il en est ici question.

Pour beaucoup de joueurs, tout commence ici

Tetris ou quoi ?

éliminer quatre lignes d’un coup, une sensation orgasmique sans équivalent.

Aucun débat possible : Tetris, c’est l’alpha et l’oméga du jeu vidéo. Qu’on soit fan ou pas du concept, l’ensemble des sensations et valeurs ludiques propres à ce média se ressentent pour quiconque se sera essayé à une partie ou deux. Ou dix. Ou cent. Hautement addictif, Tetris se veut avant tout simple, fédérateur et facile à expérimenter. Ça ne vous rappelle rien ? Ben oui ! Les Lego justement ! Quoi de plus immédiatement abordable que d’imbriquer des… briques de formes variées dans le but d’obtenir un modèle souhaité ? Et c’est là qu’on touche au cœur du sujet, justement. Et au génie.

Dans Tetris, il ne s’agit évidemment pas de construire des vaisseaux de nerd (rien à voir avec leur qualité), des bâtiments chelous, des robots mignons ou des monstres enchaînés. Si le lore tend à démontrer que l’on tente ici de consolider une rampe de lancement pour navette spatiale, pour le joueur, le but est simple : manipuler des formes définies et les mêler pour former des lignes ininterrompues qui disparaissent dans la foulée, dégageant l’espace de jeu sans cela condamné à se remplir inexorablement. Le challenge étant de composer au mieux avec nos briques pour ne pas laisser trop d’espaces vacants, sous peine de devoir se concentrer sur l’élaboration d’une nouvelle ligne par-dessus celle que nous avons ratée.

Des formes (rng)néreuses…

Évidemment, l’aspect drogue dure de la création d’Alekseï Pajitnov vient du fait que l’ordre d’arrivée des formes proposées, qui tombent du haut de l’écran, est aléatoire. Aucune partie ne ressemble totalement à la précédente et cette mécanique de gameplay toute simple nous force à prévoir nos coups à l’avance mais surtout à nous adapter à l’imprévu. Où vais-je insérer ce bloc en forme de L ? Ira-t-il mieux à cet endroit, collé à ce bloc en forme de T ou bien à côté de cette formation carrée ?

Chaque Tétromino (petit nom donné aux dites formes) se compose toujours de 4 petits carrés, regroupés en 7 patterns simplistes et pivotables à volonté. Le bloc en forme de L trouverait davantage sa place s’il avait la tête en bas ? Hop, on le pivote d’une simple touche pour l’insérer au mieux dans l’interstice disponible. Simple, basique, comme dirait l’autre.

Et c’est tant mieux, puisque plus le joueur accumule les lignes, plus la vitesse où les tétrominos chutent et s’empilent accélère. Si notre mur s’avère finalement aussi troué qu’un gruyère (qui n’est d’ailleurs pas un fromage à trous), c’est l’escalade vers le haut de l’écran, diminuant fatalement le laps de temps disponible pour réfléchir au placement idéal. En cas d’échec, le joueur expérimentera au passage les deux sacro-saints piliers du hit absolu : la fameuse envie, malgré tout, « d’en faire une petite dernière »… couplée au fait de se dire « je peux faire mieux la prochaine fois ». Pas besoin de plus.

Mais ?! C'est bien lui ? Notre héros !

… au service d’une dualité plaisir/frustration

Le revoilà, cette fois sur Game Boy !! Vas-y mon gars !!

Rien, pas même un salaire de ministre, la joie simple de croiser la route d’une Ford Mustang Fastback ou le tiramisu de tata Martine, ne peut rivaliser avec le plaisir d’empiler savamment nos blocs dans l’attente d’un tétromino en forme de ligne droite, qui viendra parfaitement s’accoler sur l’un des côtés de la surface de jeu – volontairement laissé vacant en prévision de son arrivée – afin d’éliminer quatre lignes d’un coup. C’est aussi, au passage, la consécration d’un héros de jeu vidéo discret : la barre droite. Exit Kratos, Nathan Drake, Sonic et même Mario. Ils ne valent pas un clou face à Jean-Didier (fallait bien lui trouver un prénom), le bro ultime, un MVP droit dans ses bottes mais prêt à faire le ménage par le vide ! Sensation orgasmique sans équivalent, à tel point de donner son nom au jeu lui-même, « faire un Tetris » fait plus de bien qu’une visite aux toilettes après un trip chez Taco Bell. C’est l’expérimentation in situ de ce qui constitue la quintessence du jeu vidéo : se lancer un défi, user de ses capacités cognitives pour le relever et éprouver un contentement infini lorsque tout se déroule selon le plan.

Cerise sur le McDo, il est possible d’affronter un (ou plusieurs selon la déclinaison/le millésime du jeu) amis – et ennemis en devenir – dans une avalanche de blocs afin de voir qui se débrouillera le mieux avec ce que la console daignera nous balancer. Et le plus beau, c’est que tout combo de lignes (c’est-à-dire nettoyer deux, trois ou quatre lignes d’un coup) enverra des blocs pourris (aussi appelés « junk ») chez l’adversaire, ce qui le fera rager en plus de compromettre ses plans. Imaginez un instant le bonheur sadique de boucher in extremis l’espace qu’il aura sciemment  laissé libre en attendant LA ligne (qui tarde à venir) indispensable à vous envoyer un Tetris à la tronche ! Et ne parlons pas de Tetris 99, un mode Battle Royale qui regroupe une centaine de joueurs en simultané ! Imaginez la violence du truc !

L’ultra-violence de Tetris 99… et un cameo de « la barre droite », dit Jean-Didier, dans toute sa splendeur

De l’idée dans les suites

Et l’aventure Tetris ne s’arrête pas là ! Si on ne compte plus aujourd’hui les déclinaisons, copies, portages et collaborations toutes machines confondues, quelques fun facts autour de la licence demeurent moins connus.

La suite de Tetris déjà, sombrement nommée Tetris 2, qui ne fait rien comme tout le monde. Là où les joueurs attendaient peu ou prou le même jeu avec quelques updates graphiques et sonores, Nintendo bazarde tout comme cela avait déjà été le cas avec Zelda 2 ou Castlevania 2. Ici, les règles changent fondamentalement. On y retrouve des tétrominos difformes à empiler selon une logique pour le moins abstraite. Exit la simple nécessité de faire des lignes et place à la prise de tête puisque les couleurs des blocs jouent aussi un rôle incontournable pour le joueur friand de constructions tarabiscotées. Très dépaysant et osé, Tetris 2 nécessitera une notice pour les plus impatients, tant il dynamite le concept de base d’Alekseï Pajitnov, qui se dissocie de cette suite.

Un Tetris 2 pour le moins déconcertant...

Deuxième point méconnu (à part pour une poignée d’acharnés), le portage Mega Drive de Tetris (comportant le logo SEGA sur le menu d’accueil) constitue aujourd’hui le jeu le plus cher de la machine, puisqu’il ne fut vendu qu’une semaine avant d’être retiré de la vente pour des raisons de droits, alors en cours d’acquisition par Nintendo. Moins de dix exemplaires seraient encore en circulation. Bon courage au full-seters qui nous lisent (voir photo) !

Une somme stratosphérique, davantage indicatrice de rareté que prix de vente effectif final

Vous ne le saviez peut-être pas mais Alekseï Pajitnov a bien bossé sur une suite de Tetris… avec des chapeaux ! Très justement nommée Hatris, cette mouture rigolote et bien sentie est à jamais restée dans l’ombre de son grand frère (logique, faut dire, de rester à l’ombre quand on porte un chapeau). On y empile des couvres-chefs de formes diverses qui dégringolent par paire du haut de l’écran. Évidemment, impossible de placer une casquette sur un haut-de-forme ou un Stetson. Un peu de sérieux ! C’est avec des habitudes comme ça que ton armoire finit en bordel et que tout se casse la gueule quand tu veux chopper ton T-Shirt de retro-gaming pour te la péter en convention.

Si vous avez une tête à chapeaux, Hatris saura vous convaincre
Un Tetris 2 pour le moins déconcertant...
Une somme stratosphérique, davantage indicatrice de rareté que prix de vente effectif final

Expérimenter en 2D, vivre en 3D

C’est vrai… Comment aurions-nous pu démarrer cette rubrique sans vous parler de Tetris, qui se devait de la lancer officiellement via ce parallèle évident ? Si nous continuerons à vous parler de pixels dans un avenir proche, c’est bien parce que ces derniers font office de base constructive ultime ! C’est à travers eux que s’est bâti le média le plus important et bankable (au point de faire de l’ombre au cinéma, surtout depuis le confinement de 2020) de ces cinquante dernières années. Zoomez sur une image d’un mur et vous y discernerez chaque brique. Zoomez encore et vous y verrez un amoncellement de pixels. Et si ces derniers sont cette fois virtuels, ils font le pont – et le franchissent – vers le réel, notre réalité, par le biais des Lego.

Alors pourquoi ne commenceriez-vous pas tout simplement par plonger tête la première dans vos reliquats de briques danoises comme Picsou dans sa montagne de pognon afin de composer vous-même vos tétrominos et vous affronter autour d’une variante de Dix de Chute sauce Tetris ? Créez vos propres règles ! Alternez entre 2D et 3D ! Matérialisez l’immatériel ! Lancez-vous dans le pixel art fait maison et ajoutez un Mario/Mega Man époque NES en guise d’arbitre ! Ou un Sonic, si vous avez meilleur goût… C’est facile, c’est carré !

Ah ben bravo Jean-Didier ! C'est du joli !
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Perle rare

My Pet Monster – Beastur

Son nom a fait trembler plus d’un collectionneur et vous ne serez pas le dernier… ou la dernière, évidemment, si vous êtes une nana cool qui collectionne des trucs inutiles, donc indispensables. Avez-vous un bon banquier­ ? Un(e) conjoint(e) ouvert(e) d’esprit ? Vraiment ? Du genre à vous pardonner vos moindres caprices et à comprendre vos besoins vitaux ? Comme celui, par exemple, de raquer 1000 balles/euros pour une peluche mauve mal coiffée.

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L'objet tant convoité, assis pépouze dans sa boîte

Parce qu’on ne va pas se mentir, il va sérieusement falloir monter votre niveau d’investissement si vous voulez terminer une bonne fois pour toute cette collection. Et ce sera d’autant plus compliqué que ladite peluche n’est jamais sortie en France. Donc rebelote, on passe par Ebay et on rajoute 20 % du montant de l’enchère en TVA et frais de douanes… en plus des frais de port. Super. Et maintenant paf, magie, vous êtes en slip à manger des yum-yum sans eau.

Mais vous l’avez, ce vilain Beastur ! Ça valait le coup ? Sans doute puisque, malgré sa gueule en plastique, le bestiau a de l’allure. Un beau pelage mauve, bleu et jaune, un rictus laissant poindre une sauvagerie machiavélique… il fallait bien ça pour accueillir chez vous l’antagoniste de l’unique saison de la série animée My Pet Monster, destinée, bien évidemment, à vendre des peluches par milliers.

Alors oui, il est vrai qu’il se fait rare, le pépère. Au point de ne voir passer qu’environ un exemplaire tous les mois sur les sites d’enchères. Comme bien (trop) souvent, le prix demandé par le spéculateur vendeur est d’emblée prohibitif, puisqu’il se situe entre 600 et 800 euros (hors frais d’importation) en Achat Immédiat, sans passer par une enchère, justement. Sauf que généralement, l’affaire se boucle en coulisse via un échange de message et moult négociations concluant la vente sans que l’utilisateur lambda ne puisse en connaître réellement le montant exact, que l’on imagine forcément inférieur.

Deux exemples illustrant l’hystérie collective que provoque habituellement l’apparition de Beastur sur les sites d’enchères en ligne

Bref, posséder Beastur a beau être un doux rêve pour certains, cela reste un rêve réalisable en moyennant quelques efforts. Comme ce rêve où vous oubliez systématiquement votre pantalon en allant au boulot/lycée/collège… Comme bien souvent, il suffit juste de se lancer ! Alors bonne chance à vous et belle vie à votre banquier, qui vous appelle décidément de plus en plus souvent depuis que vous avez commencé votre collection de Zoïds en début d’année.

La version animée de Beastur, qui vient visiblement de tomber sur une enchère le concernant…

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Collectionnisme

My Pet Monster : un (monstrueux) copain pour la vie

Triste constat : pour un « adulte » ayant grandi dans les années 80 (aka « la meilleure décennie ever sur le plan purement créatif et sans aucun biais de la part de l’auteur de ce texte, promis-juré ») : il suffit de se perdre cinq minutes au rayon jouets d’un supermarché pour s’emmerder sec. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Au cœur des années VHS, en 1986 pour être précis,  la société de cartes de vœux American Greetings souhaite se lancer à l’assaut d’un marché porteur : celui des peluches.

LA BÊTE EST BELLE…

Curieux choix d’exécutifs apparemment très à l’écoute de leurs petits psychopathes à domicile, la firme décide de relever le défi en créant une ligne de créatures monstrueusement sympathique via une nouvelle branche de leur compagnie : AmToys. Et, conformément aux coutumes éculées du pays du dollar et de l’opportunité commerciale, un moyen-métrage live gentiment naze (où le monstre éponyme est représenté à taille d’adulte) accompagne sa sortie, suivi d’une série animée de treize épisodes. My Pet Monster est né.

COUCOU ! Je suis "nez" !

Le concept est aussi simple qu’efficace. La bestiole, suffisamment grande (65cm debout, position qu’elle ne tiendra toutefois pas sans l’aide de son glorieux propriétaire) pour ne faire qu’une bouchée des Barbie(s) de votre petite sœur, impressionne. P’tit Monstre ou tout simplement Junior, puisque c’est son nom canonique (libre à vous de trouver mieux à l’unique condition que ce soit bien badass, ou nordique, ou les deux), bénéficie d’un sublime pelage bleu très fourni. Sa tête, (h)ornée de deux cornes en tweed rembourré, laisse apparaître une ligne capillaire mauve et orange de la même longueur que le reste de sa pilosité fournie.

Pour une bête agressive au point de devoir être menottée (nous y reviendrons), le bestiau est élégant, cohérent et finalement très propre sur lui. Son sourire idiot, renforcé par un gros pif en forme de cornichon, révèle six dents pointant vers le bas. Il n’y a guère que ce grain de folie qui habite son regard de braise pour trahir un quelconque plan machiavélique : foutre le dawa dans nos chambres.

Le protagoniste principal dans toute sa splendeur (et dans sa boîte d'origine)

… MAIS DIFFICILE À ATTRAPER

Nos chambres ? Évidemment !  Car comme tout ce qui a été pondu durant la décennie huitante, les peluches My Pet Monster s’arrachent aujourd’hui à prix d’or, indépendamment de l’âge de ceux qui les convoitent. Que ce soit pour combler un manque, à jamais indissociable d’une enfance révolue, ou pour faire un cadeau original à un gamin ingrat qui ne le mérite pas (et qui voudra un smartphone dans 3 ans), les quarantenaires du monde entier se cassent les dents sur Ebay pour réussir une adoption.

Et la bataille est d’autant plus rude que la gamme s’est rapidement – et brièvement – étoffée pour apporter de nouveaux amis (et un ennemi) à P’tit Monstre. USA obligent, ce dernier est vite rejoint par My Football Monster, du même gabarit mais assorti d’un maillot de football américain et d’un élégant casque en plastique bleu où deux trous laissent sortir des cornes massives. Sa mâchoire proéminente, dotée de 4 dents qui pointent cette fois vers le haut, ne laisse que peu de doute sur le coté ouvertement bourrin de celui qu’on appelle Harder, Better, Faster, Strongur.

Un gros bourrin prêt à tout pour atteindre la zone d'en-but de votre cœur

Là où le monstre original était livré nu à l’exception de ses menottes orange, ce dernier se voit accompagné d’accessoires… qui le rendent d’autant plus difficile à dénicher en état complet. Entre les autocollants du casque qui se sont fait la malle ou ont fini dans les selles de milliers de gosses qui ne méritaient décidément pas tant d’attention parentale (ou, au contraire, bien plus) et un maillot au transfert fragile (nous y reviendrons en détail), la créature sportive aura plus de chance de débouler à poils (de couleur bordeaux cette fois) que sur son 31.

LA FAMILLE S’AGRANDIT

Consciente que deux grosses peluches ne suffiront pas à combler la collectionnite aigüe des bambins biberonnés aux films de Joe Dante, AmToys en profite pour lancer cinq autres modèles plus petits et quadrupèdes : Gwonk, Rark, Wogster, Yaplet et Yiplet (ces deux derniers étant aujourd’hui les plus recherchés). Il est possible d’y glisser une main pour les transformer en élégantes marionnettes à la bouche souple et articulée. Il y en a même une rose, pour les filles à l’esprit étriqué qui se prennent pour des princesses. Les menottes, marque de fabrique de la ligne, sont ici réadaptées à l’échelle (voir encadré « Conseils de collectionneur »).

Finalement, une ultime peluche grand format rejoindra la fine équipe. Beastur, sobriquet de cet antagoniste au pelage mauve clair, se pose en Némésis ultime. Nous reviendrons plus en détail sur lui dans la catégorie « Perle Rare », mais sachez toutefois que son rictus menaçant fait de lui le troisième représentant la famille des museaux de plastique, subtile refonte coïncidant avec la sortie de la gamme sur le marché européen.

Le verso du packaging officiel, qui présente les variantes fourrure/plastique
Rark, Wogster et Gwonk (de g. à d.) complotent sûrement pour faire une connerie...

Voilà pour la vue d’ensemble d’une collection portant à huit le nombre total de designs originaux sortis des usines coréennes et chinoises mandatées par AmToys. Sachez toutefois – pour votre culture générale – que quelques exemplaires de Pet Monsters furent produits en France par Ajena, fabriquant renommé de doudous et autres peluches plus classiques, comme Kiki ou le Marsupilami. Maintenant que vous avez pris connaissance de l’ensemble de la collection,  il est temps de démarrer votre parcours du combattant.

VARIANTES ET HÉRÉSIES

Commençons déjà par faire le distinguo entre deux variantes de Junior et de Strongur. En effet, AmToys ressort nos bestioles favorites en 1988 et remplace leur espace buccal jadis en peluche par des  gueules en plastique. Pas foncièrement moches pour autant, ces Pet Monsters perdent un peu de leur superbe (ainsi qu’une vingtaine de centimètres) mais restent néanmoins très fréquentables.

Gare également aux tentatives de copies lancées dans la foulée par une concurrence opportuniste, à l’image notamment des Kuddlee Uglee et autres Zugly, qui font office d’effort louable, à l’inverse du plagia « sauce Wish » My Monster Buddy. Évoquons également les hideuses rééditions (qui ne concernent que le modèle « Junior ») sorties en 2001 chez Toymax et suivies, en 2009, par une version parlante encore plus laide. Quoi que…

Des variantes qui oscillent entre alternatives réussies, ersatz ratés et rééditions plutôt bof… (cliquez pour plus d’info)

UN COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE

Maintenant que vous êtes conquis et motivés à démarrer (ou compléter) votre collection, il nous reste à aborder un point crucial pour tout passionné d’objets vintage : celui du vieillissement desdits objets. Et on touche là au principal problème/défaut de la série My Pet Monster. S’il est presque impossible de trouver un exemplaire « mint in box » (allez expliquer à votre gamin de ne pas déballer sa peluche préférée le soir de Noël), il s’avère tout aussi compliqué de faire main basse sur une bestiole en bon état général.

Exemple typique d’une « vilaine peau » (©Benoît Poelvoorde), ou quand le revêtement des mains et pieds de nos adorables monstres se fait doucement la malle

Et pour cause : la matière utilisée pour enrober ses pattes et ses mains est une sorte de tissu à la texture finement plastifiée par une couche de simili latex. Et comme il est plus que probable que le monstre de compagnie adoré ait finalement fini ses jours à la cave ou au grenier (quelle indignité !), il y a fort à parier que ladite matière, rongée par l’humidité, s’est depuis longtemps effritée pour finalement peler comme une vieille cagole sur la côte niçoise. Au pire, les extrémités des membres de la bête finissent entièrement blancs. Dans 80% des cas, on constate un délabrement du tissu allant de 30% à 70%, laissant encore apparaitre quelques stigmates des ongles bleus jadis dessinés sur sa surface.

Les transferts du maillot de My Football Monster, qui vieillissent plutôt mal et s’effritent de la même façon que le combo mains/pieds

C’est principalement sur ce point que se négociera le prix d’occasion des trois (ou cinq si on compte les variantes aux gueules en plastique)  peluches grand format de la collection. Aucun danger du côté des petits modèles, intégralement composés de plastique durable et de tissu rembourré. En revanche, gare aux transferts recto et verso floqués sur le maillot du Football Monster, faits de la même matière que ses mains/pieds (oubliez toute tentative de lavage, même à la main) et rendant TRÈS rare un exemplaire complet et d’origine, sans compter le casque déjà évoqué plus haut.

LE JUSTE PRIX

Mais alors, combien coûte un Pet Monster d’occasion ? Si l’on met de côté les graals en état neuf ou excellent, affranchis de toute concurrence directe et pouvant de ce fait atteindre des montants stratosphériques, on estime un exemplaire moyen aux alentours de 100 € pour les grandes peluches de type Junior, pareil pour un Strongur nu (et plutôt autour des 160 € avec accessoires incomplets, type casque ou maillot, en état variable). Les marionnettes sont trouvables pour des sommes oscillantes entre 50 et 200 € selon le modèle (certains étant plus convoités que d’autres) et la présence de menottes.

Montants auquel s’ajouteront probablement quelques frais annexes, car même si les peluches furent un temps vendues en France, 90% des ventes se passent aujourd’hui en Angleterre (solution à privilégier malgré le Brexit) ou aux USA via Ebay… avec près de 100 € à rajouter (ça pique) au prix du monstre, répartis entre frais de port et de douanes si le vendeur passe par Ebay Global Shipping Program pour gérer l’envoi.

Entre des peluches en excellent état mais un peu chères et d’autres complètes mais hors de prix, il va falloir ouvrir l’œil, être patient(e) et négocier ferme

L’ENFANT, BRISEUR DE CHAÎNES ET GRAND LIBÉRATEUR

Laissé sans surveillance, Junior sera parfaitement capable de pourrir votre ratio à Call Of

Finissons par une petite réflexion métaphysique peu ou prou digne d’une cogitation brickosophienne. Parents facilement impressionnables ou fragiles millénials, vous vous demandez sans doute « pourquoi et AU NOM DE QUI ferai-je jouer mon gosse avec ce truc poilu plutôt qu’avec un Action Man ou une Bratz ? »

La question est légitime. C’est juste dommage de ne pas vous l’être posée au moment de passer en caisse avec un militaire sanguinaire ou une poupée maquillée comme une BMW volée, tout ça pour récompenser votre rejeton d’avoir obtenu son premier 7/10 en calcul. En plus c’est pas SI bien que ça, un 7/10. Mais vu les jouets que lui achètent ses parents, c’est déjà pas mal.

Bref, pourquoi adopter P’tit Monstre et sa clique ? Hé bien tout simplement parce que cette bête sauvage menottée peut servir de catalyseur freudien et permettre à l’enfant, qui expérimente ses premières notions de bien et de mal, de prendre conscience de l’universalité du Ying et du Yang. De l’existence du bien au sein du mal et inversement. Avec My Pet Monster, il apprendra à appréhender l’anormal, à cultiver la différence tout en faisant tomber quelques barrières mentales. Cerise sur le gâteau, l’enfant pourra choisir de briser les chaînes des créatures assujetties afin de libérer leur fureur… ou de sanctionner leur furie (imaginaire, espérons-le) par un retour aux fers.

Et si le mioche s’emporte et fait un transfert psychologique, précisons que – bien que solidifiées par de simples scratchs – les menottes s’adaptent parfaitement aux poignets d’êtres de taille moyenne pas foutues d’avoir au moins 8/10 en calcul. Et si l’on vous traite de parent indigne, libre à vous de blâmer les vôtres, qui ont préféré vous offrir un Wuzzle Rhinosinge plutôt qu’un Pet Monster lors d’un certain Noël 1987.

CONSEILS DE COLLECTIONNEUR

Point crucial si vous comptez vous lancer dans l’acquisition « en loose » de plusieurs peluches de la série : les menottes. Souvent égarées, souvent sciemment vendues à part par des spéculateurs peu scrupuleux, ces dernières sont d’autant plus chiantes à trouver qu’elles sont sécables. Gare, donc, à sélectionner le bon morceau (définissable via le maillon-lien de la chaîne) afin de ne pas vous retrouver avec deux morceaux identiques. Cerise particulièrement appréciée des collectionneurs fanatiques : les bracelets étaient à l’origine scellées par de petits plastiques blancs, bonus non négligeables qui garantissent un objet en état « plus mint tu meurs ».

Autre piège, bien plus subtil : il existe deux tailles de menottes. Une pour les monstres « grand format » et une pour les marionnettes. Il va falloir sortir le mètre et causer avec le vendeur en cas de doute puisqu’il est peu probable que la dimension déterminante soit mentionnée d’emblée.  C’est surtout la LARGEUR des bracelets qui fait ici foi. 3,7 cm pour les versions XL et 3 cm pour les versions S (à mesurer dans le même sens que si vous vouliez mesurer la hauteur des inscriptions MY PET MONSTER qui y figurent).

BONUS TL;DR

Petit aperçu de quelques figurines dérivées à travers les âges… (cliquez pour plus de détails)

Pour les accrocs aux 'member berries, voici un extrait du catalogue AmToy... 'member Madballs ?
Deux prétendus prototypes ont fait une mystérieuse apparition sur la toile il y a quelques années... l'équipe de MythBusters est sur le coup
On n'est pas bien ? Paisible, à la fraîche, décontracté des cornes ?
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Lore improbable

TOXIC CRUSADERS – TROMA-TISME AU PAYS DES ENFANTS

REVENGE OF THE NERD

C’est l’histoire de Melvin, un ado un peu gauche, chargé – et c’est déjà un bien grand mot – de passer la serpillère à la salle de sport du coin. Charrié par la sempiternelle bande jocks indissociables de tout bon bled ricain qui ne se respecte pas, le voilà couvert de honte… et de produits hautement toxiques après un vol plané par la fenêtre du premier étage. Ni une ni deux, le voilà transformé en tas de muscles… et de pustules. Pas sûr, cependant, que Melvin y perde au change.

Bien décidé à se venger, le voilà qui brandit fièrement sa serpillère et part casser la gueule de tous les dépravés du coin. Et il va avoir du boulot, entre les pollueurs, le groupe d’imbéciles responsable de sa métamorphose et les chauffards tueurs d’enfants. Devenu figure publique, il se lancera même dans le crowdfunding dans le troisième opus de ses aventures. À Tromaville, toutes les carrières sont possibles.

Melvin, aka The Toxic Avenger, prêt à en découdre. Ahhhh grougrouuuuu !!
LA "tête" d'affiche du cinéma indépendant des 80's

En chemin, il rencontrera l’amour et apprendra que la vraie beauté vient de l’intérieur. En même temps il ne lui restait que ça, au pauvre Melvin. Et ça n’a pas l’air de faire fuir les nanas. Tu vois, s’il y arrive, toi aussi t’as une chance. Oui, c’est à toi que je parle. Toi qui essayes de convaincre tes « dates » que tu gardes ton FFP2 pour des raisons sanitaires. TKT, chez Troma, personne ne te jugera. Viens, on est bien !

The Toxic Avengers-Tétralogie Édition Mediabook Collector pour une soirée Toxic & Chill romantique.

Morceaux choisis d’une vie de bohème à la déchetterie du coin Tromaville

DESSINE-MOI UN CLODO

Fort d’un succès quasi immédiat lors de sa sortie en 1985, Toxic Avenger donne de la visibilité au studio de cinéma indépendant Troma, sorte de monde parallèle et loufoque où se côtoient monstres, héros libidineux et fulgurances gore bien craspecs. Logique, dès lors, que de nombreuses suites se mettent rapidement en chantier accompagnées, chose moins commune dans le sillage de ce genre de productions, d’une série animée bien plus sage que le matériau de base salement illustré ci-dessous.

🔞 ACHTUNG! GIF DÉGUEUX 🔞

TRIGGER WARNING

🔞 ACHTUNG! GIF DÉGUEUX 🔞

TRIGGER WARNING

Flanqué d’une bande de shitty friends mutants, Melvin forme en 1991 les Toxic Crusaders afin de combattre les odieux pollueurs. Noyée dans un maelström de séries animées à succès et de clones des Tortues Ninja, l’expérience ne durera finalement qu’une saison de 13 épisodes. Soit un laps de temps laaaargement suffisant pour lancer une gamme de jouets fabriqués par Playmates.

Toute ressemblance avec un groupe mythique est évidemment fortuite

LES AVENGERS EN MIEUX

Produits la même année que le cartoon, les jouets Toxic Crusaders proposent neuf figurines articulées de la même façon que nos TMNT préférées. Du solide donc, couplé à un semi-échec populaire rendant lesdites figurines largement trouvables via divers sites d’enchères, dans des états allant du neuf au bien conservé. Cinq véhicules farfelus (mais un peu plus durs à trouver) complètent une gamme restreinte, à la durée de vie courte mais à la finition pour le moins plaisante, voire même supérieure aux Tortues Ninja en terme de sculpt/peinture.

La gamme de jouets Toxic Crusaders dans son (odieuse) intégralité

Aperçu du packaging de certaines pièces de la collection

Notre glorieux héros, brandissant fièrement les couleurs de l'Amérique
La publicité suédoise, non norvégienne, non néerlandaise - enfin bref des pays du Nord, là-haut - pour quelques action figures et véhicules de la gamme

Dans la foulée, plusieurs jeux sortent sur les consoles d’alors, soit sur Game Boy, NES et Genesis (la Mega Drive américaine, pour les trois du fond qui ne suivent pas). Toxie tentera même de se lancer à l’assaut de « l’irréprochable »  Super Nintendo (y’a quand même aussi de sacrées daubes sur SNES, allez, il serait temps de l’admettre), tentative qui sera abandonnée en cours de route malgré la présence d’articles qui laissaient entrevoir un truc pas forcément pire – ni foncièrement meilleur – que chez SEGA.

Les trois adaptations vidéoludiques accompagnées de leurs jaquettes respectives

Bref, que vous soyez fan de cinéma underground à tendance goret, de séries animées kitsch ou de jeux vidéo, Tromaville vous ouvre grand ses portes et ne vous demandera qu’un peu de tolérance, une paire de bottes en caoutchouc et un bon esprit d’équipe pour faire de vous un citoyen modèle ! Et un pince-nez, aussi… Surtout.

EN BONUS :

Bon, les jouets ça va 5 minutes mais regardez-moi cette magnifique figurine de chez SOTA Toys !!
Ah et en passant : un remake du film est prévu en 2022 avec Peter Dinklage dans le rôle titre

Et puisque nous sommes sur Brickosophy, il serait dommage de ne pas mentionner ces deux minifigs de Melvin

Catégories
Collectionnisme

Les Zoïds : Plagiat à l’Horizon ?

breath of the west

Si on peut paraître un peu blasé exigeant avec Forbidden West, c’est parce que Elden Ring est enfin sorti bordel de #@$%µ parce qu’on a le droit d’attendre davantage d’une licence AAA. Un quinquennat est passé depuis le premier opus et, comme en politique, on nous ressert la même soupe. C’était déjà assez compliqué, à l’époque, de rester éveillé entre deux chasses – parfois épiques, concédons-le – au dino gigantesque qui tire des caisses de missiles mais là, on fatigue.

Trop convenue, cette suite n’ose pas surprendre. Le peu de nouveautés qu’elle propose, elle le pique timidement à Breath Of The Wild… sorti lui aussi en 2017 !! Souvenez-vous de cette époque bénie où, las d’explorer de vastes étendues où la nature reprend ses droits après une bataille perdue par l’humanité contre d’antiques machines – qu’on larde de flèches et de coups d’épée – on éteignait notre Switch pour lancer Zero Dawn… et explorions de vastes étendues où la nature reprend ses droits après une bataille perdue par l’humanité contre d’antiques machines… qu’on larde de flèches et de coups d’épée.

Link et Aloy, même combat !

N’ayant finalement jamais été un sandbox comme BotW avait su le (par)faire, le premier chapitre des aventures d’Aloy était tombé des mains de beaucoup de joueurs. À regret, tant l’aventure brillait sur le plan technique mais s’avérait moins libre, moins vivante et fatalement moins intéressante que le hit de Nintendo. Mais de là à débouler une demi-décennie plus tard pour nous proposer le même planeur/cerf volant que Link, faut pas pousser ! D’autant que les panoramas – malheureusement pour la plupart recyclés – flattent toujours la rétine malgré une technique encore trop ancrée dans la génération précédente. Il faut dire qu’en 2022, on commence à s’habituer au désert créatif (du moins du côté des AAA) imputable aux années Covid. Mais on n’est pas (que) là pour vous faire une critique détaillée du jeu. Place aux jouets !

Horizon, c’est surtout un blockbuster à aborder sans trop se prendre la tête. Libre à chacun d’aimer, surtout que la saga en devenir se dote tout de même de grosses bestioles mécaniques à démonter joyeusement avec notre arsenal explosif ! Et on aime ça non ? Les grosses bestioles qui pissent de l’huile ? Tellement qu’on avait déjà joué avec elles dans les années 80 ! Mais si, souvenez-vous !! Les Zoïds ! Si, comme le poisson, vous étiez « pas nés », laissez-nous vous faire un topo viteuf.

C’EST BIEN TROUVÉ, C’EST BIEN TOMY !

C’est en 1981 que la firme japonaise Tomy lance une nouvelle gamme de maquettes mécaniques à (re)monter soi-même : les Zoïds. Le concept est simple : chaque « jouet » (pourtant assez balèze à assembler pour un gamin habitué aux Gi-Joes) s’aborde comme une déclinaison robotique d’un animal, insecte ou dinosaure familier. Enfin ça, ce sera pour plus tard puisque les trois modèles proposés au Japon, où la marque se nomme encore Mechabonica, ne parviennent pas à convaincre nos amis nippons. Ni une ni deux, Tomy revend sa licence aux américains, qui relancent la série en grande pompe à la fin 1982 (quelle belle année). Et voilà que nos créatures mécaniques déferlent en Europe l’année suivante… et ressortent par la même occasion au Japon. Au jeu du marketing et du rebranding, on peut toujours compter sur les ricains, qui répondent à la question « Quoi de mieux qu’un T-Rex ? » en livrant un Tyrannosaure cybernétique surarmé de 30cm de haut !!

Comme les 2Be3, au départ, ils étaient trois...

Pouvant être vus comme une fusion réussie entre la marque Robotix et les mythiques Dinos Riders, les Zoïds – comme les Pokémon – arrivent en grand nombre dans les salons de milliers de gamins. Enfin… surtout dans les pattes de leurs parents, parce que le gamin, lui, il a pas la patience et préfère tout péter pour ruiner les beaux efforts de ses vieux. Déclinée en trois tailles (S, M et XL), la gamme compte près d’une cinquantaine de robots s’étalant, pour simplifier, sur trois grandes « familles » sorties sur une période allant de 1981 à 1988.

Vous reprendrez bien un peu de nostalgie…

La foire aux cyber-animaux va de l’alligator (Kroc) – repris à l’identique dans Horizon – aux insectes comme Scorpozoïd 📷 ou Tarantulon en passant par Mammouth le Destructeur (que l’on retrouve peu ou prou en statuette dans l’édition collector de Forbidden West). Divisés en deux clans, les rouges et les bleus, tous sans exception se dotent d’un vaste panel d’armes greffées à leur exosquelette. Il ne manque guère qu’une rouquine qui fait des roulades en guenilles pour se retrouver quarante ans après, une DualSense calée entre les pognes. Enfin ça, c’est sur le papier l’écran…

Oh le beau bestiau que voilà ! Attendez voir... j'ai déjà vu ça quelque part...
Mais ?! Non... ce doit être un hasard...

UN GOLGOTH PILOTÉ ? C’EST NOUVEAU ÇA !

Tenté de faire la bagarre avec vos Zoïds et la seule figurine Aloy, proposée par Totaku 📷 ? Niet ! Comme les jouets sont un sujet extrêmement sérieux, coupons court à tous délires et montrons-nous un minimum intransigeants : ça ne colle pas avec le lore. Car oui, à force de tisser (ça fait du bien de tisser un coup) ce parallèle entre les Zoïds et le AAA de Guerilla Games, on en aurait presque oublié que les créatures de Tomy sont bel et bien pilotées par des humains et que le sacro-saint background zoïdesque n’a finalement aucun point commun avec les zadistes de chez Sony. Loupé.

Quel design novateur !! Il fallait y penser !! C'est incroy... attendez...

Et, pour le coup, lesdits pilotes sont minuscules et absolument pas articulés. Comme un fonctionnaire, ils ne sont pensés que pour s’asseoir, position qu’il sera impossible de leur faire quitter, surtout avant 17h 16h 15h30 le temps d’un dernier café. Dommage de ne pas avoir prévu de petites figurines un minimum articulées façon Manta Force 📷 ce qui aurait favorisé les combats au sol.

OK, je crois qu'on se fout de nous là...

Mais c’est bien là le seul défaut – sur le plan du design – d’une gamme si bien pensée qu’elle a, sans l’ombre d’un doute, inspiré les artistes de Guerilla Games. Un hommage mérité, en somme, même si la ligne de jouets/maquettes est encore aujourd’hui produite au Japon pour les quelques aficionados qui subsistent… ce qui pourrait presque constituer un plagiat. Comme bien souvent, la frontière est ténue et nous préférons au final nous réjouir d’une telle « allusion ». Mais alors ? Ça vaut quoi un Zoïd aujourd’hui ? C’est vraiment si cool que ça ?

Gears (AND GUMMIES) of war

Bon, maintenant que vous avez intégré le fait qu’il va falloir se retrousser les manches pour contempler vos Zoïds dument assemblés – avec le même air satisfait et fier que la fois où vous aviez bricolé le berceau du gosse en seulement 14h et deux packs de 8-6 – il nous reste à voir comment sont foutues lesdites bestioles sur le plan anatomique/mécanique. Soit un astucieux assemblage de rouages, de plastique et de bouchons en caoutchouc. Ahhhhh ces satanés bouchons… Il faut comprendre que, pour maintenir chaque articulation, les ingénieurs de chez Tomy ont opté pour un système aussi simple qu’hautement résistant l’usure du temps : des petits cylindres creux et faits de gomme, qui s’emboîtent facilement sur les pièces mobiles pour garantir une rotation optimale. Quoi que… si ça se pose facilement, il faut bien avouer que ça se barre aussi tout seul une fois sur deux.

Nos meilleurs amis sont parfois aussi nos pires ennemis

À l’inverse des mécanismes à remonter (ou à pile pour les modèles M genre Red Horn le Terrible et XL comme Great Gorgon 📷), qui font figure d’increvables trésors d’horlogerie suisse, même 40 ans après. Cette durabilité à faire pâlir la Reine Elizabeth II est à prendre avec des pincettes (voir encadré « Conseils de collectionneur »). Même en ayant échappé à la corrosion sur les modèles à piles, il reste que certains caoutchoucs d’ornement poreux, comme ceux présents sur les roues du modèle Power Zoïd Tank 📷, sont plus sensibles à l’humidité des caves et greniers familiaux comparé à d’autres pièces. Cela ne concerne néanmoins que 2-3 modèles sur l’ensemble de la gamme.

On nous ment ! Les preuves sont là !

Les autocollants, en revanche, compliquent encore un peu plus la donne pour le collectionneur qui vise un aspect « OG mint », même sans boîte d’origine. Les autocollants, ça se paume, mais surtout ça se colle n’importe comment quand on a neuf ans. Reste à espérer que l’ancien propriétaire de votre future acquisition se soit concentré un minimum au moment de prendre l’odieuse liberté, il y a plus de trente ans, de coller VOS autocollants sur VOTRE magnifique Zoïd. Quel culot ! Sinon, vous être quittes pour tout décoller proprement, tout répertorier et tout recoller OKLM à l’aide d’un stick UHU.

Sample d'autocollants typiques de la gamme

Mais ces déconvenues ne seront rien face à la tristesse d’avoir passé quinze minutes (temps moyen d’assemblage d’un modèle S, easy-mode avec une main dans le slip) à monter une glorieuse… chenille robotique 📷, un timide escargot chromé ou un canard… de guerre 📷, certes, mais quand même. Hé ouais mon petit Kévin, tous les modèles de Zoïds n’ont pas le même quotient de swagance©. N’est pas Mighty Zoïdzilla 📷 – ou Krark le Prince des Ténèbres, grand modèle ailé faisant office de perle rare – qui veut. Reste que certains Zoïds aquatiques, équipés de flotteurs en polystyrène, peuvent parfaitement aller sur l’eau, comme la raie du maçon manta Z-Ray ou le bien nommé Aquazoïd de la première série, avec ses palmes qui font fap-fap.Une véritable dinguerie !

Deux exemples de Zoïds qui flottent (et font fap-fap)

THE WILD HUNT

Comme tout ce qui a émergé des années 80, les prix ont bien flambé ces dernières années. Comptez une trentaine d’euros pour un exemplaire de petite taille en loose, voir le double si le modèle convoité compte parmi les plus prisés. Le problème étant surtout qu’avec la masse de petites pièces à assembler, trouver un exemplaire complet sans boîte relève de la gageure ultime. Ce problème, indifférent de la taille du bestiau, est une constante avec les Zoïds. Pour les plus fortunés, le célèbre maquettiste japonais Kotobukiya a ressorti les modèles les plus emblématiques de la licence, modifiant au passage certains coloris et postures pour un résultat aussi magnifique qu’onéreux… surtout pour un truc à monter soi-même (c’est une question de principe, non mais oh !).

Ne sont-ils pas magnifiques ? Le plus beau restant que cette image ne fait pas mention du prix des bestiaux...

Établir une estimation-type s’avère donc pour le moins périlleux dans le cas des Zoïds, exercice grandement compliqué par la myriade de modèles de petite taille. C’est déjà plus facile pour les grands, qui vont grosso modo de 100 € à 200 € selon la rareté du modèle. Il est même assez courant de croiser des modèles XL en boîte d’origine aux alentours de 120 €, notamment parce que les premières séries furent largement distribuées en Europe à quelque exclusivités près, comme la variante Double-Sworder de notre Scarab ou encore Twinhorn Mammoth, un pachyderme modèle réduit. Dans tous les cas, le collectionneur averti aura besoin de s’armer de pognon patience et de courage s’il espère éplucher rigoureusement les méandres du catalogue sur Le Bon Coin ou Ebay. Voilà, c’est à vous de jouer maintenant. Bon courage pour le full-set, on se revoit en 2030.

Une collection qui laisse rêveur...
... et des prix du bon vieux temps, loin de toute spéculation maladive

CONSEILS DE COLLECTIONNEUR

Gare aux modèles qui marchent à piles : il y a fort à parier que les accus d’origine sont restés à leur place et ont coulé, ce qui a dû corroder ou même totalement dissoudre les contacteurs. Bref, demandez des photos avant de commander aveuglément, surtout que certains modèles nécessitent deux sets de piles différents (et deux pilotes), comme Zoïdzilla qui embarque 2 piles LR6 dans son sac à dos et 2 grosses LR-14 dans son abdomen. Il faudra bien ça pour lui faire rougir les joues et avancer d’un pas hésitant comme tonton Pascal au sortir de table un 25 décembre.

Il existe des modèles exclusifs selon les pays. Pour les identifier et mettre plus facilement la main dessus, sachez qu’il existe trois « indicatifs » associés aux Zoïds selon leur provenance. OJR pour le Japon, OAR pour les USA et OER pour l’Europe. La couleur de certains modèles change également selon le pays, comme Zabre, le tigre à dents de… zabre, qui devient rouge sur l’archipel nippon alors qu’il est bleu – enfin surtout noir – partout ailleurs.

Trouvez impérativement la notice d’assemblage. Pas tant pour être certain de monter le merdier correctement, mais surtout pour avoir un inventaire précis de chaque pièce qui compose ledit merdier (aussi appelé, par correction, modèle ou bestiau). Un joyeux bordel, surtout si vous visez le 100% complet. Il vous faudra ainsi écumer rigoureusement chaque annonce sur les sites d’enchères pour finalement reconstituer, une pièce après l’autre, votre Zoïd de prédilection façon Éditions Altaya.

Bonus TL;DR

On se quitte avec quelques Zoïds accompagnés de leurs pilotes et/ou de leurs notices…

… mais aussi avec cet étonnant cross-over chez Marvel, sous la plume d’un Grant Morrison en début de carrière