Brickosophy
Catégories
Collectionnisme

My Pet Monster : un (monstrueux) copain pour la vie

Triste constat : pour un « adulte » ayant grandi dans les années 80 (aka « la meilleure décennie ever sur le plan purement créatif et sans aucun biais de la part de l’auteur de ce texte, promis-juré ») : il suffit de se perdre cinq minutes au rayon jouets d’un supermarché pour s’emmerder sec. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Au cœur des années VHS, en 1986 pour être précis,  la société de cartes de vœux American Greetings souhaite se lancer à l’assaut d’un marché porteur : celui des peluches.

LA BÊTE EST BELLE…

Curieux choix d’exécutifs apparemment très à l’écoute de leurs petits psychopathes à domicile, la firme décide de relever le défi en créant une ligne de créatures monstrueusement sympathique via une nouvelle branche de leur compagnie : AmToys. Et, conformément aux coutumes éculées du pays du dollar et de l’opportunité commerciale, un moyen-métrage live gentiment naze (où le monstre éponyme est représenté à taille d’adulte) accompagne sa sortie, suivi d’une série animée de treize épisodes. My Pet Monster est né.

COUCOU ! Je suis "nez" !

Le concept est aussi simple qu’efficace. La bestiole, suffisamment grande (65cm debout, position qu’elle ne tiendra toutefois pas sans l’aide de son glorieux propriétaire) pour ne faire qu’une bouchée des Barbie(s) de votre petite sœur, impressionne. P’tit Monstre ou tout simplement Junior, puisque c’est son nom canonique (libre à vous de trouver mieux à l’unique condition que ce soit bien badass, ou nordique, ou les deux), bénéficie d’un sublime pelage bleu très fourni. Sa tête, (h)ornée de deux cornes en tweed rembourré, laisse apparaître une ligne capillaire mauve et orange de la même longueur que le reste de sa pilosité fournie.

Pour une bête agressive au point de devoir être menottée (nous y reviendrons), le bestiau est élégant, cohérent et finalement très propre sur lui. Son sourire idiot, renforcé par un gros pif en forme de cornichon, révèle six dents pointant vers le bas. Il n’y a guère que ce grain de folie qui habite son regard de braise pour trahir un quelconque plan machiavélique : foutre le dawa dans nos chambres.

Le protagoniste principal dans toute sa splendeur (et dans sa boîte d'origine)

… MAIS DIFFICILE À ATTRAPER

Nos chambres ? Évidemment !  Car comme tout ce qui a été pondu durant la décennie huitante, les peluches My Pet Monster s’arrachent aujourd’hui à prix d’or, indépendamment de l’âge de ceux qui les convoitent. Que ce soit pour combler un manque, à jamais indissociable d’une enfance révolue, ou pour faire un cadeau original à un gamin ingrat qui ne le mérite pas (et qui voudra un smartphone dans 3 ans), les quarantenaires du monde entier se cassent les dents sur Ebay pour réussir une adoption.

Et la bataille est d’autant plus rude que la gamme s’est rapidement – et brièvement – étoffée pour apporter de nouveaux amis (et un ennemi) à P’tit Monstre. USA obligent, ce dernier est vite rejoint par My Football Monster, du même gabarit mais assorti d’un maillot de football américain et d’un élégant casque en plastique bleu où deux trous laissent sortir des cornes massives. Sa mâchoire proéminente, dotée de 4 dents qui pointent cette fois vers le haut, ne laisse que peu de doute sur le coté ouvertement bourrin de celui qu’on appelle Harder, Better, Faster, Strongur.

Un gros bourrin prêt à tout pour atteindre la zone d'en-but de votre cœur

Là où le monstre original était livré nu à l’exception de ses menottes orange, ce dernier se voit accompagné d’accessoires… qui le rendent d’autant plus difficile à dénicher en état complet. Entre les autocollants du casque qui se sont fait la malle ou ont fini dans les selles de milliers de gosses qui ne méritaient décidément pas tant d’attention parentale (ou, au contraire, bien plus) et un maillot au transfert fragile (nous y reviendrons en détail), la créature sportive aura plus de chance de débouler à poils (de couleur bordeaux cette fois) que sur son 31.

LA FAMILLE S’AGRANDIT

Consciente que deux grosses peluches ne suffiront pas à combler la collectionnite aigüe des bambins biberonnés aux films de Joe Dante, AmToys en profite pour lancer cinq autres modèles plus petits et quadrupèdes : Gwonk, Rark, Wogster, Yaplet et Yiplet (ces deux derniers étant aujourd’hui les plus recherchés). Il est possible d’y glisser une main pour les transformer en élégantes marionnettes à la bouche souple et articulée. Il y en a même une rose, pour les filles à l’esprit étriqué qui se prennent pour des princesses. Les menottes, marque de fabrique de la ligne, sont ici réadaptées à l’échelle (voir encadré « Conseils de collectionneur »).

Finalement, une ultime peluche grand format rejoindra la fine équipe. Beastur, sobriquet de cet antagoniste au pelage mauve clair, se pose en Némésis ultime. Nous reviendrons plus en détail sur lui dans la catégorie « Perle Rare », mais sachez toutefois que son rictus menaçant fait de lui le troisième représentant la famille des museaux de plastique, subtile refonte coïncidant avec la sortie de la gamme sur le marché européen.

Le verso du packaging officiel, qui présente les variantes fourrure/plastique
Rark, Wogster et Gwonk (de g. à d.) complotent sûrement pour faire une connerie...

Voilà pour la vue d’ensemble d’une collection portant à huit le nombre total de designs originaux sortis des usines coréennes et chinoises mandatées par AmToys. Sachez toutefois – pour votre culture générale – que quelques exemplaires de Pet Monsters furent produits en France par Ajena, fabriquant renommé de doudous et autres peluches plus classiques, comme Kiki ou le Marsupilami. Maintenant que vous avez pris connaissance de l’ensemble de la collection,  il est temps de démarrer votre parcours du combattant.

VARIANTES ET HÉRÉSIES

Commençons déjà par faire le distinguo entre deux variantes de Junior et de Strongur. En effet, AmToys ressort nos bestioles favorites en 1988 et remplace leur espace buccal jadis en peluche par des  gueules en plastique. Pas foncièrement moches pour autant, ces Pet Monsters perdent un peu de leur superbe (ainsi qu’une vingtaine de centimètres) mais restent néanmoins très fréquentables.

Gare également aux tentatives de copies lancées dans la foulée par une concurrence opportuniste, à l’image notamment des Kuddlee Uglee et autres Zugly, qui font office d’effort louable, à l’inverse du plagia « sauce Wish » My Monster Buddy. Évoquons également les hideuses rééditions (qui ne concernent que le modèle « Junior ») sorties en 2001 chez Toymax et suivies, en 2009, par une version parlante encore plus laide. Quoi que…

Des variantes qui oscillent entre alternatives réussies, ersatz ratés et rééditions plutôt bof… (cliquez pour plus d’info)

UN COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE

Maintenant que vous êtes conquis et motivés à démarrer (ou compléter) votre collection, il nous reste à aborder un point crucial pour tout passionné d’objets vintage : celui du vieillissement desdits objets. Et on touche là au principal problème/défaut de la série My Pet Monster. S’il est presque impossible de trouver un exemplaire « mint in box » (allez expliquer à votre gamin de ne pas déballer sa peluche préférée le soir de Noël), il s’avère tout aussi compliqué de faire main basse sur une bestiole en bon état général.

Exemple typique d’une « vilaine peau » (©Benoît Poelvoorde), ou quand le revêtement des mains et pieds de nos adorables monstres se fait doucement la malle

Et pour cause : la matière utilisée pour enrober ses pattes et ses mains est une sorte de tissu à la texture finement plastifiée par une couche de simili latex. Et comme il est plus que probable que le monstre de compagnie adoré ait finalement fini ses jours à la cave ou au grenier (quelle indignité !), il y a fort à parier que ladite matière, rongée par l’humidité, s’est depuis longtemps effritée pour finalement peler comme une vieille cagole sur la côte niçoise. Au pire, les extrémités des membres de la bête finissent entièrement blancs. Dans 80% des cas, on constate un délabrement du tissu allant de 30% à 70%, laissant encore apparaitre quelques stigmates des ongles bleus jadis dessinés sur sa surface.

Les transferts du maillot de My Football Monster, qui vieillissent plutôt mal et s’effritent de la même façon que le combo mains/pieds

C’est principalement sur ce point que se négociera le prix d’occasion des trois (ou cinq si on compte les variantes aux gueules en plastique)  peluches grand format de la collection. Aucun danger du côté des petits modèles, intégralement composés de plastique durable et de tissu rembourré. En revanche, gare aux transferts recto et verso floqués sur le maillot du Football Monster, faits de la même matière que ses mains/pieds (oubliez toute tentative de lavage, même à la main) et rendant TRÈS rare un exemplaire complet et d’origine, sans compter le casque déjà évoqué plus haut.

LE JUSTE PRIX

Mais alors, combien coûte un Pet Monster d’occasion ? Si l’on met de côté les graals en état neuf ou excellent, affranchis de toute concurrence directe et pouvant de ce fait atteindre des montants stratosphériques, on estime un exemplaire moyen aux alentours de 100 € pour les grandes peluches de type Junior, pareil pour un Strongur nu (et plutôt autour des 160 € avec accessoires incomplets, type casque ou maillot, en état variable). Les marionnettes sont trouvables pour des sommes oscillantes entre 50 et 200 € selon le modèle (certains étant plus convoités que d’autres) et la présence de menottes.

Montants auquel s’ajouteront probablement quelques frais annexes, car même si les peluches furent un temps vendues en France, 90% des ventes se passent aujourd’hui en Angleterre (solution à privilégier malgré le Brexit) ou aux USA via Ebay… avec près de 100 € à rajouter (ça pique) au prix du monstre, répartis entre frais de port et de douanes si le vendeur passe par Ebay Global Shipping Program pour gérer l’envoi.

Entre des peluches en excellent état mais un peu chères et d’autres complètes mais hors de prix, il va falloir ouvrir l’œil, être patient(e) et négocier ferme

L’ENFANT, BRISEUR DE CHAÎNES ET GRAND LIBÉRATEUR

Laissé sans surveillance, Junior sera parfaitement capable de pourrir votre ratio à Call Of

Finissons par une petite réflexion métaphysique peu ou prou digne d’une cogitation brickosophienne. Parents facilement impressionnables ou fragiles millénials, vous vous demandez sans doute « pourquoi et AU NOM DE QUI ferai-je jouer mon gosse avec ce truc poilu plutôt qu’avec un Action Man ou une Bratz ? »

La question est légitime. C’est juste dommage de ne pas vous l’être posée au moment de passer en caisse avec un militaire sanguinaire ou une poupée maquillée comme une BMW volée, tout ça pour récompenser votre rejeton d’avoir obtenu son premier 7/10 en calcul. En plus c’est pas SI bien que ça, un 7/10. Mais vu les jouets que lui achètent ses parents, c’est déjà pas mal.

Bref, pourquoi adopter P’tit Monstre et sa clique ? Hé bien tout simplement parce que cette bête sauvage menottée peut servir de catalyseur freudien et permettre à l’enfant, qui expérimente ses premières notions de bien et de mal, de prendre conscience de l’universalité du Ying et du Yang. De l’existence du bien au sein du mal et inversement. Avec My Pet Monster, il apprendra à appréhender l’anormal, à cultiver la différence tout en faisant tomber quelques barrières mentales. Cerise sur le gâteau, l’enfant pourra choisir de briser les chaînes des créatures assujetties afin de libérer leur fureur… ou de sanctionner leur furie (imaginaire, espérons-le) par un retour aux fers.

Et si le mioche s’emporte et fait un transfert psychologique, précisons que – bien que solidifiées par de simples scratchs – les menottes s’adaptent parfaitement aux poignets d’êtres de taille moyenne pas foutues d’avoir au moins 8/10 en calcul. Et si l’on vous traite de parent indigne, libre à vous de blâmer les vôtres, qui ont préféré vous offrir un Wuzzle Rhinosinge plutôt qu’un Pet Monster lors d’un certain Noël 1987.

CONSEILS DE COLLECTIONNEUR

Point crucial si vous comptez vous lancer dans l’acquisition « en loose » de plusieurs peluches de la série : les menottes. Souvent égarées, souvent sciemment vendues à part par des spéculateurs peu scrupuleux, ces dernières sont d’autant plus chiantes à trouver qu’elles sont sécables. Gare, donc, à sélectionner le bon morceau (définissable via le maillon-lien de la chaîne) afin de ne pas vous retrouver avec deux morceaux identiques. Cerise particulièrement appréciée des collectionneurs fanatiques : les bracelets étaient à l’origine scellées par de petits plastiques blancs, bonus non négligeables qui garantissent un objet en état « plus mint tu meurs ».

Autre piège, bien plus subtil : il existe deux tailles de menottes. Une pour les monstres « grand format » et une pour les marionnettes. Il va falloir sortir le mètre et causer avec le vendeur en cas de doute puisqu’il est peu probable que la dimension déterminante soit mentionnée d’emblée.  C’est surtout la LARGEUR des bracelets qui fait ici foi. 3,7 cm pour les versions XL et 3 cm pour les versions S (à mesurer dans le même sens que si vous vouliez mesurer la hauteur des inscriptions MY PET MONSTER qui y figurent).

BONUS TL;DR

Petit aperçu de quelques figurines dérivées à travers les âges… (cliquez pour plus de détails)

Pour les accrocs aux 'member berries, voici un extrait du catalogue AmToy... 'member Madballs ?
Deux prétendus prototypes ont fait une mystérieuse apparition sur la toile il y a quelques années... l'équipe de MythBusters est sur le coup
On n'est pas bien ? Paisible, à la fraîche, décontracté des cornes ?
Catégories
Collectionnisme

Alerte aux dinosaures! Les nouveautés LEGO Jurassic World 3: Le Monde d’après débarquent

Essayez de vous imaginer à l’ère Crétincée. Vous jetez votre premier coup d’œil sur cette nouvelle vague de sets LEGO Jurassic World Le monde d’après en débouchant dans une clairière. Vous la fixez intensément en pensant à votre banquier. Et c’est alors que l’attaque survient. Elle ne vient pas de face, mais par les côtés, des sept autres sets LEGO Jurassic World : Le monde d’après que TU N’AVAIS PAS ENCORE VU ! Et le boss final vient juste d’apparaitre !

Un schéma d’attaque coordonné

C’était donc une attaque (au porte-monnaie) en deux vagues à peine séparée d’une semaine. Les trois premiers sets dévoilés n’étaient que le hors-d’œuvre. Pourtant, ils sont plutôt consistants dans l’ensemble et auraient pu faire le job pour satisfaire les fans. En plus, 190 € pour se les offrir semblait un tarif plutôt accessible, d’autant plus que LEGO nous laissait deux mois pour nous préparer à économiser en prévision de la douloureuse.

C’était sans compter sur l’appétit vorace d’Universal pour ronger votre PEL jusqu’à la moelle à base de produits dérivés. Il ne prend pas la peine de te mordre à la jugulaire, oh non… Il fend l’air et te lacère avec ça : une griffe de vautour de vingt centimètres à la place du doigt du milieu. Il faut bien surfer sur la hype de la sortie prochaine du dernier opus au cinéma pour faire cracher les billets. Le pire, c’est que… Je vais essayer de me montrer un peu respectueux…

Bienveillance et intergénérationnel, deux mots que je déteste.

…Zut. Encore raté.

Un monde d’après désirable

Les franchises au cinéma se portent bien ces derniers temps. Batman, Spider-Man, Star Wars, SOS Fantômes… Il nous manquait donc les dinosaures de Jurassic World. Le troisième opus de la saga (sixième de la saga Jurassic Park), sort donc le 8 juin dans les salles obscures. Et encore une fois, LEGO nous propose ses produits dérivés deux mois à l’avance, nous laissant que la bande-annonce pour juger de la pertinence des sets. Alors, commençons par se rafraîchir la mémoire.

Je sais ce que vous vous dites, « vivez la fin de l’ère jurassique » et un slogan moisi. Et pas parce que tous les relous vont venir avec leur « en fait les dinosaures présents vivaient en réalité pour de vrai à l’époque du crétacé supérieur ». Oui, on a compris, merci. Non, nous assistons à la fin de l’anthropocène. Il est particulièrement ironique d’entendre « on a provoqué une catastrophe écologique ». Personnellement, de tous les scénarios apocalyptiques (réchauffement climatique, troisième guerre mondiale, pandémie, etc.), celui des dinosaures qui galopent avec des poneys sauvages me semble être le plus désirable. L’homme qui restaure la biodiversité, c’est la chose la moins crédible de l’histoire.

"Oh m*rde! L'économie!!"

Quand faut y aller…

Maintenant que nous avons la bande-annonce en tête, commençons l’examen des sets afin de voir s’ils respectent le matériau de base, ou s’ils sont de vulgaires produits dérivés pompes à fric. Si vous n’avez pas regardé la bande-annonce, pas de panique. Votre serviteur a fait moult capture d’écran pour vous faciliter la vie. L’ordre des sets est totalement aléatoire. Alors commençons par le premier et meilleur ensemble de cette vague : La cavalcade des Parasaurolophus et des poneys.

Libres comme des poneys fougueux galopant sous un soleil couchant.

Non ce set LEGO n’existe malheureusement pas. Mais avouez que ça aurait eu de la gueule. En plus, le Parasaurolophus n’a toujours pas eu droit à sa figurine LEGO. Pourtant ce kangourou licorne était mon dinosaure préféré lorsque je n’étais qu’un enfant insouciant dont le rêve était d’être paléontologue. Ou archéologue. Qu’importe, pourvu que j’eusse pu porter un Stetson

La course-poursuite du Ptéranodon 76943

Ce premier set est, comme vous pouvez le constater par son minimalisme, est destiné aux enfants de quatre ans et plus (si affinités). Vous n’y trouverez donc pas d’expérience de construction transcendantale. Mais vous pourrez astucieusement initier les plus jeunes enfants à l’amour des dinosaures et des fruits de mer (et des lassos… visiblement). Fouettez vigoureusement les poissons et attrapez au lasso les tourteaux.

Le Ptéranodon nous est livré ici sans conviction dans une teinte bleue inédite (wou hou!). Un albatros aurait tout bien pu faire l’affaire. La minifig de Maisie n’a pas grand intérêt car nous la retrouvons avec son bonnet dans La capture des Vélociraptors Beta et Blue. Seule la chemise de bûcheron d’Owen est exclusive. Dans l’ensemble, payer 20 € pour 94 pièces et des minifigurines bof bof, c’est une décision d’achat audacieuse. 

Néanmoins, le gros point noir de ce set est le buggy. Le film énonce clairement une « catastrophe écologique » fictive, alors qu’une vraie est en court avec le réchauffement climatique. Il est dommage que les designers aient préféré un véhicule polluant alors qu’une solution vraiment sympa leur tendait les bras : La cavalcade des Parasaurolophus et des poneys.

LEGO 76943 La cavalcade des Parasaurolophus et des poneys.

C’est mieux, non ? Et nous faisons d’une pierre, deux coups : le buggy inutile dégage et nous rajoutons un poney et un Parasaurolophus. En plus, c’est raccord avec les images vues dans la bande-annonce. Franchement LEGO, je suis très déçu par votre manque d’ambition. Embauchez-moi.

"Tout doux Kangourou Licorne!"

La capture des Vélociraptors Beta et Blue 76946

Après des années de thérapie, Maisie Lockwood a surmonté le traumatisme de l'Indoraptor.

Nous poursuivons notre périple avec ce petit set à 30 € pour 181 pièces. Commençons par voir ce qui est raccord avec le film. Tout d’abord la minifig de Maisie Lockwood (mais si, la fille qui se planque sous le lit, là, dans l’autre film) est relativement fidèle. Comparez avec l’image ci-contre : le bonnet, les. cheveux, la veste, le pendentif et le vélo, ça colle plutôt bien.

Nous retrouvons également Blue, la seule raptor sympa de la franchise, qui est désormais la fière maman d’un petit raptor mal nommé. Mais que vois-je ? Serait-il possible que Blue, littéralement « bleu » en français, ait une figurine qui soit de couleur bleue ? Je sais, ça a l’air fou, mais les précédentes figurines de Blue étaient plutôt avares en bleu. Jugez par vous-même :

"I'm Blue Da Ba Dee Da Ba Da"

En définitive, et bien que cela fasse plaisir d’avoir des figurines au plus proche de leurs versions cinématographiques, ça sent quand même le piège à collectionneur : le même dinosaure mais avec des couleurs différentes. Cependant, avouez que bébé Beta assorti à Maman Blue, c’est trop choupinou!

"-Maman, parle-moi encore de papa -Il faisait de la moto comme personne."

Le pick-up fourni dans ce set est vraiment générique. Peut-être apparaîtra-t-il à l’écran. Quand bien même, il n’y a pas de quoi se réjouir. Il est bien fichu mais personne ne va sauter au plafond en le découvrant. Non, parlons plutôt du grand mystère mystérieux : MAIS QUI C’EST CE RAINN DELACOURT ??

La poursuite en moto de l’Atrociraptor 76945

Non mais regardez ! Il est encore là ! Cette fois-ci il a changé de costume, si nous pouvons appeler ça un costume. Un tatouage (de dinosaure ?) au coin de l’oeil droit, un look badass, un imper, des gants dépareillés et… Heu… Une camisole de force avec des feuilles de laitue ? Que de mystères. Mais laissons-le de côté pour l’instant afin d’observer les vrais éléments intéressants de ce set.

Tout d’abord, notons que l’action se déroule à Malte. Encore une fois, nous avons droit au money shot signature Owen + moto + Raptor. Bon point : la moto est rouge comme dans le film. Mauvais point : la minifig d’Owen est la même que dans cinq autres sets. Ça sent les économies de bouts de chandelle, bien que sa tenue soit à peu près conforme à la scène en question.

Mais qui es-tu Rainn Delacourt ?
"Bon les gars, on va ressortir la bonne vieille recette moto-raptor..."
"...Mais cette fois-ci, c'est totalement différent! La moto est rouge!!"

Maintenant vous vous demandez sûrement : mais qui est le gogol qui a choisi le nom de ce Raptor ? pourquoi ce nom d’Atrociraptor ? La réponse nous vient du réalisateur Colin Trevorrow : « Là où le Velociraptor est un peu plus un chasseur furtif, les Atrociraptors sont un peu plus brutaux. Ces choses fonceront vers vous. Et dans ce cas particulier, ils ont flairé [l’odeur d’Owen], et ils ne s’arrêteront pas tant qu’il ne sera pas mort. Ils sont assez brutaux. Ils sont assez vicieux. » Je dirai même plus, ils sont assez… atroces (gné hé hé).

Pour résumer, pour 20 €, vous avez presque le double de pièces (169) par rapport à La course-poursuite du Ptéranodon 76943, vendu au même tarif. Vous avez également un raptor à la place du ptéranodon, une moto à la place d’un buggy moche, deux petits dinos à la place de fruits de mer, et enfin, une « fosse de combat rotative pour les dinosaures » à la place d’un stand de poissons. À titre personnel, j’avoue avoir une petite préférence que je garderai pour moi (mais il y a des indices).

Cadeau idéal pour les enfants dès 6 ans, qui pourront recréer des scènes du film.

L’évasion du T. rex et de l’Atrociraptor 76948

Notez qu'Owen tient la seule arme efficace contre des dinosaures : un vrai flingue.

Ah ! Les choses sérieuses commencent. Et par sérieuses, comprenez « onéreuses ».  Alors que nous propose LEGO pour 90 € ? Déjà 466 pièces, ce qui n’est pas un ratio prix/pièces fou-fou. Les oursins nous piquent dans les poches. Comme le set précédent, l’action se situe à Malte et contient aussi un Atrociraptor. Le camion, qui peut accueillir 2 Atrociraptors, est… Attendez une minute… ATENDEZ UNE MINUTE! « (un autre Atrociraptor se trouve dans le set 76945) ». « Le set peut être combiné avec La poursuite en moto de l’Atrociraptor (76945). »

Non, vous ne rêvez pas : LEGO nous fait le coup du set en kit! Plutôt que de nous mettre les deux Atrociraptors et la moto, il faut donc se coltiner deux figurines identiques d’Owen Grady et de Rainn Delacourt (Mais qui es-tu ténébreux inconnu ?). Les exemples récents de sets en kit sont ceux de la gamme Harry Potter, mais ils permettent de construire pièce par pièce le château de Poudlard. Ici, les quelques pièces jetées dans la boîte pour faire un décor veulent nous faire croire que nous sommes à Malte. Les ensembles Jurassic World n’ont que rarement brillé par la qualité des bâtiments (coucou le Manoir Lockwood!), mais à ce niveau, c’est insultant.

Malte, son architecture, ses dinosaures, ses escapades à moto.
Quand tu commandes une cage à T. Rex sur Wish.

Cette fâcheuse habitude de faire des économies à cause d’une licence trop chère/des nouveaux moules de figurines/de l’appât du gain (rayez la mention inutile) nous amène à des absurdités flagrantes. Avant de râler, oui ce n’est qu’un jouet. Mais le marché qui « présente un enclos avec fonction évasion pour le T. rex » (disponible avec des couleurs inédites, NDLR), c’est une appellation pompeuse pour dire « un enclos trop petit pour un lézard tueur géant qui peut enjamber la porte sans aucun effort ». Le camion est quant à lui très joli (mais je n’y connais rien en matière de camion).

Question minifigurines, le mystère s’intensifie ! Nous retrouvons pour la troisième fois Rainn Delacourt, toujours inconnu au bataillon. Il doit vraiment être super important pour apparaitre aussi souvent. Pour rajouter encore plus de confusion, voici qu’un second personnage mystère nous est livré dans le set : Soyona Santos. Autant vous le dire tout de suite, ni l’un, ni l’autre ne figure sur la fiche du casting ! Bon, il suffit de repérer les deux acteurs crédités qui n’ont pas de rôle attitré : Scott Haze et Dichen Lachman. ET OH MON DIEU ! LE TATOUAGE ! *SPOILER ALERT*

Soyona Santos et Rainn Delacourt ne sont qu'une seule et même personne! Nous sachons!

L’embuscade en avion du Quetzalcoatlus 76947

Ce set est un peu à part puisqu’il met en scène un Quetzalcoatlus, tout nouveau, tout beau ptérosaure à rejoindre la gamme. Sur l’image ci-dessus, il est difficile de se rendre compte de la taille du bestiau. Dans ce cas précis, nous pouvons parler de (très) grosse dinde. Et c’est peu dire, l’animal étant, avec ses plus de dix mètres d’envergure, l’un des plus gros spécimens volants de l’histoire de la Terre. Ça méritait bien une grosse minifigurine de 30 cm !

Le mâle en rut commence son rituel d'accouplement.
Le Quetzalcoïtus débute son étreinte torride.

L’animal est majestueux, l’avion un peu moins, quoique relativement similaire à celui du film. Ce qui est un bon point, il me semble. Un petit bémol tout de même: le nez de l’avion n’est pas aussi beau qu’il aurait pu l’être. Et ce n’est pas les gros stickers qui sauvent le look. Tant pis, après tout, ce n’est pas le pire ensemble de cette vague, loin de là. Mais avec 50 € pour 306 pièces, nous restons dans la tranche haute de vidage de compte en banque.

Quand l'hyperpropulsion tombe encore en panne.

Côté minifigurines, nous avons encore le droit au même Owen Grady (on ne change pas une formule payante), à la même Claire Dearing (on ne paye pas une formule changeante), et une même… Oh! Non, attendez! Mais oui, c’est bien une minifigurine inédite! Kayla Watts, pilote de son état et interprétée par DeWanda Wise, connue pour ses rôles dans Un papa hors pair ou encore Nola Darling n’en fait qu’à sa tête. Ça ne vous dit rien? Moi non plus. J’aurais essayé.

Oui, j'ai vu ton père (qui a dépensé sans compter).

L’embuscade du Tricératops en pick-up 76950

J’ai déjà parlé de ce set dans un précédent article. Donc je vais recycler, car c’est bon pour la planète. Je disais donc que les minifigs sont très génériques et la seule nouveauté est une nouvelle tampographie pleine de cicatrices pour le Tricératops. C’est visuellement réussi et donne à ce paisible herbivore un air badass. Les véhicules ne suscitent aucune émotion particulière chez moi (le buggy aurait pu être remplacé par un poney). Notons au passage l’évolution des seringues, passant du Pfizer au Moderna vert au jaune.

Comme vous pouvez le voir, c'est tout noir.

Le transport du Pyroraptor et du Dilophosaurus 76951

Pyroraptor attaque Lance-Flammes!

Ce set aussi faisait partie des premiers dévoilés et donc a déjà été mentionné ici. Côté dinosaures, on remarquera surtout l’ajout du Pyroraptor au bestiaire. Oui, je sais, c’est un nom de Pokémon. Attendons de voir le film avant de juger (pitié, faites qu’il ne crache pas de flammes). La figurine est tout de même très jolie avec une belle palette chromatique et de jolies plumes bleues. Le Dilophosaurus n’est pas inédit (vu là), mais c’est ma version préférée car plus kawaii fidèle au film.

"SALUT COLLERETTE!"
"WESH MA PLUME!"

Du reste, je trouve ce set à 45 € pour 254 pièces vraiment attractif (ça vous épate n’est-ce pas ?). Deux dinosaures très réussis, un tout-terrain qui est ancré dans l’univers Jurassic World avec ses stickers biosyn. Il a un vrai cachet et n’a pas l’air d’être sorti du tiroir d’un designer à la dernière minute. Cerise sur le gâteau : les minifigurines de Ian Malcolm, Ellie Sattler et Alan Grant Figurante-Non-Créditée-au-générique.

Ils sont partis sans moi :'(

L’évasion du T. rex 76944

Vous êtes toujours là? Parfait. Soyez rassurés, nous voici arrivés à l’avant-dernier set de cette grosse vague Jurassic World. Il est presque inutile de préciser, au vu de ses fonctionnalités de construction très basiques, qu’il est destiné aux plus jeunes de quatre ans et plus. Il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’un jouet pour les plus petits et dans l’ensemble, il remplit parfaitement son rôle. Observons donc ce que ce set nous propose.

LEGO 76944 Box

Tout d’abord un « aéroport détaillé ». Bon, c’est un jouet pour enfants, ils sont censés avoir beaucoup d’imagination. Et, effectivement, il y a bien un aéroport dessiné sur le visuel de la boîte. Pas d’avion donc, mais un héliport avec un petit hélicoptère mignon et un poney buggy.

Contrairement à La course-poursuite du Ptéranodon 76943, les enfants seront ravis d’avoir un vrai dinosaure, et pas n’importe lequel! Le majestueux T. rex, fourni ici dans un coloris inédit assortit au vert de l’aéroport. C’est criard, c’est un jouet pour enfants, ils ont mauvais goût.

Quand tu retombes sur des vieilles photos de toi.

LEGO fourni ici trois minifigurines totalement inédites, ce qui obligera les collectionneurs à acquérir cet ensemble valorisé à 50 € pour 140 pièces. Au passage, cela fait de lui le set au ratio prix/pièces le plus élevé de la gamme. Les banquiers de LEGO vous remercient pour votre achat. Bon, c’est un jouet pour enfants, ils ne sont pas des acteurs économiques efficients.

Devinez où se trouve la seule minifigurine originale d’Owen Grady avec un imper et sa chemise de bûcheron que l’on voit dans la bande-annonce ? Et que dire de celle de Zia Rodriguez ? Mais si vous savez, la paléo-vétérinaire nerd à lunettes dont une minifigurine était proposée dans Le transport du T. rex (75933). Vous ne l’aviez pas reconnu ? Normal, elle s’est offert un relooking. Le torse est particulièrement réussi. Dommage de devoir dépenser autant pour les ajouter à votre collection. Vous pouvez toujours attendre un futur Battle Pack Jurassic World pour les acquérir.

Voilà, nous arrivons à la fin de ce tour d’horizon de cette vague Jurassic World : Le Monde d’après. Il nous reste néanmoins un dernier set à observer. C’est la surprise de dernière minute qui fait mal au porte-monnaie, le plus gros ensemble que vous n’aviez pas vu venir. Celui qui surclasse tous les autres en matière de superlatifs. Vous l’attendiez avec impatience :

*roulements de tambour*

La nurserie des dinosaures 10938

Qu’est-ce que ça fait là ce truc ?

L’attaque du Giganotosaurus et du Therizinosaurus 76949

C’était le gros secret bien gardé de LEGO. Le set ultime de cette vague Jurassic World : Le Monde d’après. Les plus observateurs se seront étonnés de l’absence du Dr Alan Grant malgré son grand retour à l’écran. Et bien, le voici enfin, entouré de (presque) tout le casting ! Henry Wu ramène également sa bioéthique. Mais Oh ! Que vois-je ? Une grossière erreur de LEGO ? *MODE GROS NERD ACTIVÉ* Wu s’est vu retirer son doctorat depuis l’incident de Jurassic World, il n’est plus Docteur ! *MODE GROS NERD DÉSACTIVÉ*

On se calme les enfants!

Nous pouvons comprendre le secret autour de ce set, car il divulgâche allègrement certaines parties de l’intrigue, à commencer par les nouveaux dinosaures. Bienvenue donc au Giganotosaurus, un cousin éloigné du fameux T. rex, et au Therizinosaurus, le « lézard faucheur » à cause de sa ressemblance avec Insécateur. Contrairement aux Pokéraptors, ces deux géants ont réellement existé, et ça fait plaisir.

"Coucou! Il y reste encore de la place dans votre porte-monnaie ?"
"Vous avez perdu vos lunettes Madame?"
"Du calme je suis probablement herbivore. Je n'ai même pas des dents!"

Et sinon, à part les gros dinos, on a quoi pour 130 € ? Déjà 810 pièces, ce qui nous fait un ratio prix/pièces moins honteux que les autres ensembles. Nous avons également, en matière de véhicules, un Super-Copter aperçu brièvement en tout petit dans la bande-annonce (voir image ci-dessous), et encore un buggy moche. Question bâtiment, LEGO nous propose un ascenseur panoramique et un labo tellement rachitique qu’il est en forme de L pour tenir debout. Ce qui confirme donc que les pires bâtiments proviennent de la gamme LEGO Jurassic World.

Comme vous pouvez le constater, l’hélicoptère LEGO est très ressemblant à celui du film.

Ainsi s’achève ce tour d’horizon des nouveaux ensembles LEGO Jurassic World : Le Monde d’après. Vous pouvez maintenant sortir votre CB et faire ce que vous voulez de votre argent. Et comme je sais que cet article est très long, voici un petit récap’ pour vous faciliter la vie.

Toutes les nouveautés LEGO Jurassic World 2022

ImageRéférenceNomPiècesPVCDisponibilité
LEGO 76943 Box76943La course-poursuite du Ptéranodon9419,99€LEGO
LEGO 76944 Box76944L’évasion du T. rex14049,99€LEGO
LEGO 76945 Box76945La poursuite en moto de l’Atrociraptor16919,99€LEGO
LEGO 76946 Box76946La capture des Vélociraptors Beta et Blue18129,99€LEGO
LEGO 76947 Box76947L’embuscade en avion du Quetzalcoatlus30649,99€LEGO
LEGO 76948 Box76948L’évasion du T. rex et de l’Atrociraptor46689,99€LEGO
LEGO 76949 Box76949L'attaque du Giganotosaurus et du Therizinosaurus810129,99€LEGO
LEGO 76950 Box76950L’embuscade du Tricératops en pick-up21044,99€LEGO
LEGO 76951 Box76951Le transport du Pyroraptor et du Dilophosaurus25444,99€LEGO
LEGO 76956 Box76956L’évasion du T. rex de Jurassic Park121299,99€LEGO
Catégories
Collectionnisme

Les Zoïds : Plagiat à l’Horizon ?

breath of the west

Si on peut paraître un peu blasé exigeant avec Forbidden West, c’est parce que Elden Ring est enfin sorti bordel de #@$%µ parce qu’on a le droit d’attendre davantage d’une licence AAA. Un quinquennat est passé depuis le premier opus et, comme en politique, on nous ressert la même soupe. C’était déjà assez compliqué, à l’époque, de rester éveillé entre deux chasses – parfois épiques, concédons-le – au dino gigantesque qui tire des caisses de missiles mais là, on fatigue.

Trop convenue, cette suite n’ose pas surprendre. Le peu de nouveautés qu’elle propose, elle le pique timidement à Breath Of The Wild… sorti lui aussi en 2017 !! Souvenez-vous de cette époque bénie où, las d’explorer de vastes étendues où la nature reprend ses droits après une bataille perdue par l’humanité contre d’antiques machines – qu’on larde de flèches et de coups d’épée – on éteignait notre Switch pour lancer Zero Dawn… et explorions de vastes étendues où la nature reprend ses droits après une bataille perdue par l’humanité contre d’antiques machines… qu’on larde de flèches et de coups d’épée.

Link et Aloy, même combat !

N’ayant finalement jamais été un sandbox comme BotW avait su le (par)faire, le premier chapitre des aventures d’Aloy était tombé des mains de beaucoup de joueurs. À regret, tant l’aventure brillait sur le plan technique mais s’avérait moins libre, moins vivante et fatalement moins intéressante que le hit de Nintendo. Mais de là à débouler une demi-décennie plus tard pour nous proposer le même planeur/cerf volant que Link, faut pas pousser ! D’autant que les panoramas – malheureusement pour la plupart recyclés – flattent toujours la rétine malgré une technique encore trop ancrée dans la génération précédente. Il faut dire qu’en 2022, on commence à s’habituer au désert créatif (du moins du côté des AAA) imputable aux années Covid. Mais on n’est pas (que) là pour vous faire une critique détaillée du jeu. Place aux jouets !

Horizon, c’est surtout un blockbuster à aborder sans trop se prendre la tête. Libre à chacun d’aimer, surtout que la saga en devenir se dote tout de même de grosses bestioles mécaniques à démonter joyeusement avec notre arsenal explosif ! Et on aime ça non ? Les grosses bestioles qui pissent de l’huile ? Tellement qu’on avait déjà joué avec elles dans les années 80 ! Mais si, souvenez-vous !! Les Zoïds ! Si, comme le poisson, vous étiez « pas nés », laissez-nous vous faire un topo viteuf.

C’EST BIEN TROUVÉ, C’EST BIEN TOMY !

C’est en 1981 que la firme japonaise Tomy lance une nouvelle gamme de maquettes mécaniques à (re)monter soi-même : les Zoïds. Le concept est simple : chaque « jouet » (pourtant assez balèze à assembler pour un gamin habitué aux Gi-Joes) s’aborde comme une déclinaison robotique d’un animal, insecte ou dinosaure familier. Enfin ça, ce sera pour plus tard puisque les trois modèles proposés au Japon, où la marque se nomme encore Mechabonica, ne parviennent pas à convaincre nos amis nippons. Ni une ni deux, Tomy revend sa licence aux américains, qui relancent la série en grande pompe à la fin 1982 (quelle belle année). Et voilà que nos créatures mécaniques déferlent en Europe l’année suivante… et ressortent par la même occasion au Japon. Au jeu du marketing et du rebranding, on peut toujours compter sur les ricains, qui répondent à la question « Quoi de mieux qu’un T-Rex ? » en livrant un Tyrannosaure cybernétique surarmé de 30cm de haut !!

Comme les 2Be3, au départ, ils étaient trois...

Pouvant être vus comme une fusion réussie entre la marque Robotix et les mythiques Dinos Riders, les Zoïds – comme les Pokémon – arrivent en grand nombre dans les salons de milliers de gamins. Enfin… surtout dans les pattes de leurs parents, parce que le gamin, lui, il a pas la patience et préfère tout péter pour ruiner les beaux efforts de ses vieux. Déclinée en trois tailles (S, M et XL), la gamme compte près d’une cinquantaine de robots s’étalant, pour simplifier, sur trois grandes « familles » sorties sur une période allant de 1981 à 1988.

Vous reprendrez bien un peu de nostalgie…

La foire aux cyber-animaux va de l’alligator (Kroc) – repris à l’identique dans Horizon – aux insectes comme Scorpozoïd 📷 ou Tarantulon en passant par Mammouth le Destructeur (que l’on retrouve peu ou prou en statuette dans l’édition collector de Forbidden West). Divisés en deux clans, les rouges et les bleus, tous sans exception se dotent d’un vaste panel d’armes greffées à leur exosquelette. Il ne manque guère qu’une rouquine qui fait des roulades en guenilles pour se retrouver quarante ans après, une DualSense calée entre les pognes. Enfin ça, c’est sur le papier l’écran…

Oh le beau bestiau que voilà ! Attendez voir... j'ai déjà vu ça quelque part...
Mais ?! Non... ce doit être un hasard...

UN GOLGOTH PILOTÉ ? C’EST NOUVEAU ÇA !

Tenté de faire la bagarre avec vos Zoïds et la seule figurine Aloy, proposée par Totaku 📷 ? Niet ! Comme les jouets sont un sujet extrêmement sérieux, coupons court à tous délires et montrons-nous un minimum intransigeants : ça ne colle pas avec le lore. Car oui, à force de tisser (ça fait du bien de tisser un coup) ce parallèle entre les Zoïds et le AAA de Guerilla Games, on en aurait presque oublié que les créatures de Tomy sont bel et bien pilotées par des humains et que le sacro-saint background zoïdesque n’a finalement aucun point commun avec les zadistes de chez Sony. Loupé.

Quel design novateur !! Il fallait y penser !! C'est incroy... attendez...

Et, pour le coup, lesdits pilotes sont minuscules et absolument pas articulés. Comme un fonctionnaire, ils ne sont pensés que pour s’asseoir, position qu’il sera impossible de leur faire quitter, surtout avant 17h 16h 15h30 le temps d’un dernier café. Dommage de ne pas avoir prévu de petites figurines un minimum articulées façon Manta Force 📷 ce qui aurait favorisé les combats au sol.

OK, je crois qu'on se fout de nous là...

Mais c’est bien là le seul défaut – sur le plan du design – d’une gamme si bien pensée qu’elle a, sans l’ombre d’un doute, inspiré les artistes de Guerilla Games. Un hommage mérité, en somme, même si la ligne de jouets/maquettes est encore aujourd’hui produite au Japon pour les quelques aficionados qui subsistent… ce qui pourrait presque constituer un plagiat. Comme bien souvent, la frontière est ténue et nous préférons au final nous réjouir d’une telle « allusion ». Mais alors ? Ça vaut quoi un Zoïd aujourd’hui ? C’est vraiment si cool que ça ?

Gears (AND GUMMIES) of war

Bon, maintenant que vous avez intégré le fait qu’il va falloir se retrousser les manches pour contempler vos Zoïds dument assemblés – avec le même air satisfait et fier que la fois où vous aviez bricolé le berceau du gosse en seulement 14h et deux packs de 8-6 – il nous reste à voir comment sont foutues lesdites bestioles sur le plan anatomique/mécanique. Soit un astucieux assemblage de rouages, de plastique et de bouchons en caoutchouc. Ahhhhh ces satanés bouchons… Il faut comprendre que, pour maintenir chaque articulation, les ingénieurs de chez Tomy ont opté pour un système aussi simple qu’hautement résistant l’usure du temps : des petits cylindres creux et faits de gomme, qui s’emboîtent facilement sur les pièces mobiles pour garantir une rotation optimale. Quoi que… si ça se pose facilement, il faut bien avouer que ça se barre aussi tout seul une fois sur deux.

Nos meilleurs amis sont parfois aussi nos pires ennemis

À l’inverse des mécanismes à remonter (ou à pile pour les modèles M genre Red Horn le Terrible et XL comme Great Gorgon 📷), qui font figure d’increvables trésors d’horlogerie suisse, même 40 ans après. Cette durabilité à faire pâlir la Reine Elizabeth II est à prendre avec des pincettes (voir encadré « Conseils de collectionneur »). Même en ayant échappé à la corrosion sur les modèles à piles, il reste que certains caoutchoucs d’ornement poreux, comme ceux présents sur les roues du modèle Power Zoïd Tank 📷, sont plus sensibles à l’humidité des caves et greniers familiaux comparé à d’autres pièces. Cela ne concerne néanmoins que 2-3 modèles sur l’ensemble de la gamme.

On nous ment ! Les preuves sont là !

Les autocollants, en revanche, compliquent encore un peu plus la donne pour le collectionneur qui vise un aspect « OG mint », même sans boîte d’origine. Les autocollants, ça se paume, mais surtout ça se colle n’importe comment quand on a neuf ans. Reste à espérer que l’ancien propriétaire de votre future acquisition se soit concentré un minimum au moment de prendre l’odieuse liberté, il y a plus de trente ans, de coller VOS autocollants sur VOTRE magnifique Zoïd. Quel culot ! Sinon, vous être quittes pour tout décoller proprement, tout répertorier et tout recoller OKLM à l’aide d’un stick UHU.

Sample d'autocollants typiques de la gamme

Mais ces déconvenues ne seront rien face à la tristesse d’avoir passé quinze minutes (temps moyen d’assemblage d’un modèle S, easy-mode avec une main dans le slip) à monter une glorieuse… chenille robotique 📷, un timide escargot chromé ou un canard… de guerre 📷, certes, mais quand même. Hé ouais mon petit Kévin, tous les modèles de Zoïds n’ont pas le même quotient de swagance©. N’est pas Mighty Zoïdzilla 📷 – ou Krark le Prince des Ténèbres, grand modèle ailé faisant office de perle rare – qui veut. Reste que certains Zoïds aquatiques, équipés de flotteurs en polystyrène, peuvent parfaitement aller sur l’eau, comme la raie du maçon manta Z-Ray ou le bien nommé Aquazoïd de la première série, avec ses palmes qui font fap-fap.Une véritable dinguerie !

Deux exemples de Zoïds qui flottent (et font fap-fap)

THE WILD HUNT

Comme tout ce qui a émergé des années 80, les prix ont bien flambé ces dernières années. Comptez une trentaine d’euros pour un exemplaire de petite taille en loose, voir le double si le modèle convoité compte parmi les plus prisés. Le problème étant surtout qu’avec la masse de petites pièces à assembler, trouver un exemplaire complet sans boîte relève de la gageure ultime. Ce problème, indifférent de la taille du bestiau, est une constante avec les Zoïds. Pour les plus fortunés, le célèbre maquettiste japonais Kotobukiya a ressorti les modèles les plus emblématiques de la licence, modifiant au passage certains coloris et postures pour un résultat aussi magnifique qu’onéreux… surtout pour un truc à monter soi-même (c’est une question de principe, non mais oh !).

Ne sont-ils pas magnifiques ? Le plus beau restant que cette image ne fait pas mention du prix des bestiaux...

Établir une estimation-type s’avère donc pour le moins périlleux dans le cas des Zoïds, exercice grandement compliqué par la myriade de modèles de petite taille. C’est déjà plus facile pour les grands, qui vont grosso modo de 100 € à 200 € selon la rareté du modèle. Il est même assez courant de croiser des modèles XL en boîte d’origine aux alentours de 120 €, notamment parce que les premières séries furent largement distribuées en Europe à quelque exclusivités près, comme la variante Double-Sworder de notre Scarab ou encore Twinhorn Mammoth, un pachyderme modèle réduit. Dans tous les cas, le collectionneur averti aura besoin de s’armer de pognon patience et de courage s’il espère éplucher rigoureusement les méandres du catalogue sur Le Bon Coin ou Ebay. Voilà, c’est à vous de jouer maintenant. Bon courage pour le full-set, on se revoit en 2030.

Une collection qui laisse rêveur...
... et des prix du bon vieux temps, loin de toute spéculation maladive

CONSEILS DE COLLECTIONNEUR

Gare aux modèles qui marchent à piles : il y a fort à parier que les accus d’origine sont restés à leur place et ont coulé, ce qui a dû corroder ou même totalement dissoudre les contacteurs. Bref, demandez des photos avant de commander aveuglément, surtout que certains modèles nécessitent deux sets de piles différents (et deux pilotes), comme Zoïdzilla qui embarque 2 piles LR6 dans son sac à dos et 2 grosses LR-14 dans son abdomen. Il faudra bien ça pour lui faire rougir les joues et avancer d’un pas hésitant comme tonton Pascal au sortir de table un 25 décembre.

Il existe des modèles exclusifs selon les pays. Pour les identifier et mettre plus facilement la main dessus, sachez qu’il existe trois « indicatifs » associés aux Zoïds selon leur provenance. OJR pour le Japon, OAR pour les USA et OER pour l’Europe. La couleur de certains modèles change également selon le pays, comme Zabre, le tigre à dents de… zabre, qui devient rouge sur l’archipel nippon alors qu’il est bleu – enfin surtout noir – partout ailleurs.

Trouvez impérativement la notice d’assemblage. Pas tant pour être certain de monter le merdier correctement, mais surtout pour avoir un inventaire précis de chaque pièce qui compose ledit merdier (aussi appelé, par correction, modèle ou bestiau). Un joyeux bordel, surtout si vous visez le 100% complet. Il vous faudra ainsi écumer rigoureusement chaque annonce sur les sites d’enchères pour finalement reconstituer, une pièce après l’autre, votre Zoïd de prédilection façon Éditions Altaya.

Bonus TL;DR

On se quitte avec quelques Zoïds accompagnés de leurs pilotes et/ou de leurs notices…

… mais aussi avec cet étonnant cross-over chez Marvel, sous la plume d’un Grant Morrison en début de carrière

Catégories
Collectionnisme

Les nouveautés LEGO Jurassic World 3 Le Monde d’après sont en ligne

Les nouveautés dans la gamme LEGO Jurassic World sont désormais référencées sur la boutique en ligne. Trois nouveaux sets voient le jour, dont un tiré d’une scène mythique de Jurassic Park (1993), l’évasion du T-Rex. Les deux autres ensembles sont quant à ceux tirés de Jurassic World Le Monde d’après, qui sortira en salles en juin 2022. Il faudra un peu de patience puisque ces trois sets ne seront disponibles qu’à partir du 17 avril 2022.

L’évasion du T. rex de Jurassic Park (76956)

Près de 30 ans après la sortie du premier film de la franchise, nous aurons enfin le droit à une version officielle de la fameuse Ford Explorer (plus une dans un état épave).  Cependant, le T-Rex n’est pour une fois pas une figurine comme dans l’ensemble des autres sets Jurassic World (sauf dans le set 75936: Jurassic Park: T. rex Rampage)  mais construite en brique. Pourquoi pas. Le résultat ne casse pas trois pattes à un canard. Le modèle se présente comme un diorama, pour le meilleur et pour le pire. Il est très clairement destiné à l’exposition sur les étagères et c’est dommage vu la finition plutôt légère. Une citation de Ian Malcolm agrémente le socle. Malheureusement, ce n’est pas sa meilleure (j’aurais pour ma part choisi « Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? King Kong ? »).

 

Description sur le site :

Lumière, moteur, action ! Le set L’évasion du T. rex de Jurassic Park (76956) à construire et exposer est aussi digne d’être vu et revu que la scène culte du film dont il s’inspire. Il présente un T. rex qui écrase une Ford Explorer renversée, une autre Ford Explorer et une clôture « électrique » cassée. Recréez la scène avec les minifigurines d’Alan Grant, Ian Malcolm, Tim Murphy et Lex Murphy, des lunettes de vision nocturne, un signal lumineux, des verres d’eau et d’autres références célèbres.

Le transport du Pyroraptor et du Dilophosaurus (76951)

Dans le premier set issu de Jurassic World Le Monde d’après, nous retrouvons Ian Malcolm et Ellie Sattler, qui ont tous deux pris un coup de vieux. Côté dinosaures, on remarquera surtout l’ajout du Pyroraptor au bestiaire. Oui, je sais, c’est un nom de Pokémon. Attendons de voir le film avant de juger. La figurine est tout de même très jolie avec une belle palette chromatique et de jolies plumes bleues.

 

Description sur le site :

Les enfants se mettent dans la peau des personnages de Jurassic World Le Monde d’après en poursuivant des dinosaures à bord d’un tout-terrain avec Le transport du Pyroraptor et du Dilophosaurus (76951). Le tout-terrain possède 2 sièges, un traqueur de dinosaures et une remorque détachable avec une cage qui s’ouvre pour enfermer un dinosaure. Le set inclut également 3 minifigurines LEGO® – Ian Malcolm, Dr Ellie Sattler et un gardien avec un tranquillisant -, ainsi qu’un Pyroraptor et un Dilophosaurus pour inventer de nombreuses histoires.

L’embuscade du Tricératops en pick-up (76950)

Le deuxième set issu de Jurassic World Le Monde d’après, est plutôt décevant. Les minifigs sont très génériques et la seule nouveauté est une nouvelle tampographie  pleine de cicatrices pour le Tricératops. C’est visuellement réussi et donne à ce paisible herbivore un air badass. Les véhicules ne suscitent aucune émotion particulière chez moi. Notons au passage l’évolution des seringues, passant du Pfizer au Moderna vert au jaune.

 

Description sur le site :

Invitez les enfants à passer à l’action avec l’incroyable set LEGO® Jurassic World L’embuscade du Tricératops en pick-up (76950). Parfait pour les enfants créatifs de 7 ans et plus qui aiment les véhicules et les dinosaures, il inclut un pick-up avec une partie qui se détache à l’avant et est facile à reconstruire après l’attaque du Tricératops, ainsi qu’un buggy d’évasion. Chaque véhicule LEGO® en briques peut accueillir 2 minifigurines.

Et pour le plaisir, vous regarderez bien la bande annonce de Jurassic World : Le Monde d’après (encore une fois) 😉