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Lore improbable

Les cartes Jurassic Park Kenner: l’autre Multiverse of Madness

Les premiers jouets KENNER dérivés du film Jurassic Park de 1993 étaient accompagnés de 16 cartes à collectionner pour le moins troublantes. Dessinées par le regretté Brian Franczak (1955-2020), elles évoquent une certaine nostalgie, ce temps béni avant l’avènement de Photoshop, où les illustrateurs étaient rois et leurs œuvres façonnaient nos imaginaires. Tel fut aussi le sort de ces cartes, remplacées par la suite par des images tirées du film. Dommage car ces cartes sont une source intarissable de surprises, pour le meilleur et surtout pour le pire!

Pour ajouter un peu de contexte, il faut savoir que les jouets Jurassic Park qui contenaient ces cartes à collectionner étaient destinés aux 4 ans et plus. Par ailleurs, les situations dépeintes sont souvent totalement en roue libre et n’ont qu’un vague rapport avec le film. Car les incroyables artistes qui réalisaient ces cartes soit ne savait rien de l’intrigue, soit étaient invités à l’ignorer pour utiliser simplement des descriptions et faire ce qu’ils voulaient. Gardez ça à l’esprit en admirant ces cartes. (Nota bene : les titres sont les traductions officielles FR)

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Surprise : un petit T-rex!

Tiens, cette scène ne semble pas apparaitre dans le film. Un T-rex juvénile, un Robert Muldoon avec une arme de poing et un Tim qui voit sa vie défiler devant ses yeux. Espérance de vie estimée : plutôt élevée pour Robert qui s'apprête à jeter Tim en pâture, gagnant ainsi de précieuses secondes pour se mettre à l'abri. Malin.

Fournie dans : Tyrannosaurus Rex Junior avec ses terribles mâchoires dévoreuses!

Petits et espiègles!

Ici, la carte nous indique qu'il s'agit des jambes de Robert Muldoon. Précision inutile puisque nous le reconnaissons instantanément grâce à ses magnifiques chaussettes et ses cuissots musculeux. Imperturbable même quand les bébés T-rex lui lacèrent méchamment le tibia. Quel homme. Chris Pratt peut aller se rhabiller avec ses Raptors.

Fournie dans :
ROBERT MULDOON et son Bazooka!

Toux doux, Stégo!

Robert. Alan. Le Stégosaure pèse approximativement deux tonnes. Utilisez vos lassos pour entraver ses jambes plutôt que d'énerver ce paisible herbivore (observez ses petits yeux injectés de sang). Ce n'est pas un poney! Cause du décès : piétiné pour Robert, empalé sur la queue à piquants articulés pour le Dr Grant.

Fournie dans : Stegosaurus avec une queue à piquants articulée!

Banc de Coelophysis!

Premièrement, le Coelophysis n'est pas une maladie vénérienne. Deuxièmement, il est amusant de voir que les gars du marketing se sont dit que rajouter "corps constricteur" serait plus effrayant, aux dépends de toutes considérations anatomiques. Ce ne sont PAS des boas! Comme si des grosses dindes avec des dents acérées n'étaient pas assez terrifiantes.

Fournie dans : Coelophysis à corps Constricteur!

Surprise en pleine jungle!

La description de la carte nous informe que rencontrer un Dimétrodon serait "une expérience intéressante, quoique dangereuse". Merci de prévenir. Sans ça, nous serions tenter de caresser ce crocodile à crête de punk, comme le Dr Grant. "HAN! Lâche-moi Lex! Je veux le papouiller!!"
Trivia : la question au dos de la carte nous demande si le Dimétrodon était carnivore. Réponse : non, il était carnivore. 🤨

Fournie dans : Dimetrodon et sa mâchoire étau!

Tout le monde à table!

La carte de visite du lobby des pédopsychiatres. Traumatisme garanti. Pauvre Ian Malcolm. Fait amusant : la sympathie pour le personnage interprété par Jeff Goldblum est inversement proportionnelle à l'âge du spectateur. Notons tout de même, pour l'équipe 1er degré, que venin est entre guillemets car la figurine crache de l'eau (de javel 😈).

Fournie dans : Dilophosaurus qui lance un jet de « venin »!

Attaque par les airs!

Robert Muldoon était garde chasse au Kenya avant de travailler à Jurassic Park. Les safaris, ça le connait. Pistolet semi-automatique Colt M1911, fusil de combat SPAS-12, machette, même un bazooka (!), son arsenal est impressionnant. Pas étonnant qu'il survive dans le livre. Le titre de la carte devrait être DCA! "Regardez! Ses yeux sont injectés de sang!" *PAN*

Fournie dans : Pteranodon avec ses redoutables mâchoires. Il bat des ailes!

Le Crac de l’attaque!

Voici une des rares cartes relativement fidèle au film. On y voit un Raptor prendre en chasse Ellie Sattler et Alan Grant dans le centre des visiteurs. Cette carte est vraiment superbe. Ce serait vraiment dommage de la gâcher avec une traduction française stupide. Heureusement, "L'attaque du Raptor" est un super titre. Hein ? Quoi ? Crac-boum-hu 🥴

Fournie dans : Velociraptor et ses mâchoires qui happent!

L’oeuf surprise!

Bon. Hatchling Surprise! se traduit littéralement par Éclosion surprise! Mais c'est mal connaitre les marketeux qui ont dû se bidonner des heures avec cette traduction. Et seule l'immense frustration qu'ils ont pu ressentir quand ils se sont vu empêcher d'écrire Kinder Surprise! apaise un peu le malaise. Notons qu'un partenariat avec Kinder a bien eu lieu en 2021. "Alors Tim, content? 👍" fit le Brachiosaure avec son pouce.

Fournie dans : TIM MURPHY et son Filet Rétractable!

Quand la jungle charge!

D'accord, cette carte est une interprétation libre de l'histoire. Mais elle est remarquable car elle fait partie des plus réussies (même le Dr Grant tire son chapeau). Le titre est classe, la composition est dynamique et le Tricératops est enfin mis en scène autrement que malade à côté d'un "gros tas de merde". Cours Alan! Ses petits yeux sont injectés de sang!

Fournie dans : Triceratops avec une tête articulée pour attaquer!

Ouf, ce ne sont que des petits!

Cette carte ressemble à un post Instagram avant l'heure. Nous y voyons Harrison Ford dans toute sa splendeur camper le rôle du Dr Alan Grant. C'est d'ailleurs une véritable anecdote révélée en 2011 : Spielberg avait proposé à Harrison Ford de passer d'archéologue à paléontologue, puisqu'il avait déjà le Fedora. 🤠

Fournie dans : ALAN GRANT et son filet de Capture

Gare aux griffes!

Bien que la traduction ne soit pas à côté de la plaque, elle change tout de même le sens de l'image. "L'évasion des Raptors" retranscrit le chaos, accentué par la jambe croquée de ce pauvre inconnu, dont l'espérance de vie est aussi longue que cette phrase. "Gare aux griffes" semble être un avertissement aussi idiot que "ne pas descendre dans la fosse des Raptors, l'échelle est glissante."

Fournie dans : Velociraptor électronique qui attaque avec ses griffes redoutables!

Attention crachat venimeux!

"Avec l'autre créature aveuglée et partiellement paralysée par le venin, le Dilophosaurus pourrait prendre une bouchée d'une zone exposée et vulnérable. Et puis une autre bouchée, et une autre..." 😟 La déshumanisation de Dennis, le gore, le sadisme : c'est un BINGO! (Mention spéciale pour le combo claquettes-chaussettes).

Fournie dans : Dilophosaurus électronique avec des mâchoires mobiles terrifiantes!

Attaque sournoise!

Décidément, Dennis Nedry est bien malmené dans ces cartes. Ou alors les Dilophosaures sont particulièrement attirés par les gros nerds. (Nedry > Nerdy, vous l'avez ? C'est tellement subtil). Enfin, si Hammond avait vraiment dépensé sans compter, il aurait engagé plus qu'un programmeur. Nedry a tout de même réussi à populariser le gif animé.
"Ah ah ah!"☝️🤓

Fournie dans : DENNIS NEDRY et son pistolet à « gaz tranquillisant »!

Grondement du «Trois-Cornes!»

"Ellie aurait besoin de plus qu'un lanceur de grappin si un triceratops chargeait. Elle aurait aussi besoin de chance!" Voilà ce qu'on peut lire au verso de la carte. Avec tout le respect dû au Dr Sattler, elle aurait surtout besoin d'un cerveau. Cette image n'a aucun sens! Pourquoi Ellie? POURQUOI? Ses yeux ne sont même pas rouges!

Fournie dans : ELLIE SATTLER et son Lance-Grappin!

T-rex comme terreur!

La carte la plus belle et la plus fidèle au film. C'est la scène culte, la Ford Explorer iconique et la femelle T-rex star. Le saviez-vous? Dans un storyboard réalisé par Phil Tippett, nous apprenons qu'elle se prénomme en réalité Roberta, bien que les fans continuent de l'appeler Rexy. Attention Roberta! Il reste un peu d'électricité dans cette clôture mise hors tension.

Fournie dans : Tyrannosaurus Rex électronique avec rugissement et son de pas!

Vous pouvez admirer le catalogue très complet des produits dérivés de la franchise Jurassic Park / World sur l’excellent site JPToys.com, dont les images de cet article sont tirées. Un grand merci à Benjamin Millon pour son aide, les cartes françaises étant quasi impossible à trouver sur le net. Allez voir sa collection, elle est impressionnante (euphémisme).

Bonus

Magnifique recréation de la carte n°6 par BananaReeves. Une pensée émue à toutes les personnes qui ont cherché en vain à quel moment du film Ian Malcolm se fait bouffer par un Dilophosaurus.
Le storyboard de Phil Tippett dévoilant le petit nom de Roberta aka Rexy.

À la mémoire de Brian Franczak. (1955-2020)

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Xtra

Nouveauté LEGO CREATOR Expert: La DeLorean de Retour vers le Futur (10300)

À partir du 1er avril 2022, vous pourrez vous offrir un voyage nostalgique dans le temps avec la DeLorean LEGO de la trilogie Retour ver le futur. Le set permettra d’assembler une des trois versions vues dans chacuns des films. La  fameuse machine à voyager dans le temps sera fournie avec les minifigurines de Doc Brown et Marty McFly. Elle sera du plus bel effet à côté de L’Ecto-1 de SOS Fantômes, pour agrandir votre collection de maquettes de voitures de films cultes.

Description sur le site :

Vous êtes fan de Retour vers le futur ? Alors vous allez adorer le set LEGO® La machine à remonter le temps de Retour vers le futur (10300), conçu pour les adultes. Plongez dans l’une des trilogies les plus célèbres de tous les temps en construisant l’une des 3 versions de l’emblématique voiture.

Admirez chaque détail
Prenez le temps de construire chaque détail réaliste de ce set, comme les portes papillon ouvrantes, les roues qui se replient pour le mode vol, le convecteur temporel qui s’illumine, le tableau de bord imprimé avec des dates et le capot ouvrant, ainsi qu’un hoverboard et des plaques d’immatriculation interchangeables. Les minifigurines de Doc et Marty complètent cet hommage à votre film préféré.

Bienvenue dans votre espace
Offrez-vous des moments privilégiés avec les sets LEGO pour adultes. Ce tout dernier modèle de la collection de voitures de films propose un projet de construction immersif et constitue un beau cadeau pour tous les nostalgiques de Retour vers le futur.

Les trois possibilités de construction. À vous de choisir votre préférée.
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Etsytera

La figurine ultime pour votre collection JURASSIC PARK

La franchise Jurassic Park est comme ses dinosaures : increvable. Et ce n’est pas avec un artifice aussi grossier qu’un changement de nom qu’une nouvelle franchise naît. Les vrais savent : le véritable titre de Jurassic World est Jurassic Park 4. Il en sera de même pour les futurs films JP 7 à 9. Les gars du marketing pourront bien les appeler Jurassic Land Resort ou Jurassic Planet, cela ne trompera personne. Et puis, nous connaissons déjà l’histoire : Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée l’homme. L’homme détruit Dieu. L’homme crée les dinosaures. Les dinosaures mangent l’homme. Et les chimpanzés héritent de la Terre…

Après la trilogie Jurassic World où les dinosaures prennent le contrôle du monde, la résistance des chimpanzés s’organise pour reprendre la planète. CQFD.

La vraie star de Jurassic Park

Tous les aficionados du film de 1993 le savent, celle qui crève à l’écran, celle qui éclipse les autres stars et vole la vedette aux dinosaures du parc, celle qui par son jeu d’acteur nous amène des rires aux larmes, celle qu’on sacrifie pour le plaisir d’un sale gosse, celle qui a subi l’injustice suprême de ne pas être mentionné dans les crédits du film, celle qui, comble de l’affront, n’a même pas eu droit à sa version jouet Kenner, bref, vous l’avez reconnu :

« I’m sexy and I know it »

Caprasaurus 🐐🦖

Lors de la sortie du film Jurassic Park en 1993, Kenner était à son apogée en tant que fabricant de jouets et a réussi à conclure un accord avec Amblin Entertainment. La gamme de jouets par laquelle tout a commencé fut la célèbre série 1, lancée dans la foulée du long métrage de Spielberg. C’était en effet la plus connue du grand public, bien que la fidélité au film soit approximative.

À l’origine, elle comportait en tout cinq personnages humains, onze dinosaures, trois véhicules et la tour de contrôle. À cette liste, nous pouvons également ajouter les cinq bébés dino qui accompagnaient les figurines humaines. Bien que le Tyrannosaurus Rex eut droit à deux figurines, nulle trace de notre chèvre, pourtant intimement liée à notre « roi des lézards tyrans » (c’est pas la classe comme nom ?).

Enfin une figurine réaliste de la chèvre

Oui, vous avez bien lu. Si vous souhaitiez une figurine aux normes Kenner de notre biquette, votre voeu est exhaussé. Un talentueux petit artisan du oueb, Rod Random Work, a pris l’initiative de combler cette absence et de réparer cette injustice qui n’a que trop longtemps durée. Pour ne rien gâcher, la figurine est ultra-fidèle à son alter ego présent dans le film. Et par fidèle, je parle évidemment de :

Notre talentueux créateur nippon réalise toutes ses figurines de façon artisanale et sont donc, par conséquent, uniques. Un gros plus pour les collectionneurs avides de pièces rares. Et, cerise sur le gâteau, chacune de ses créations est livrée avec un packaging aux couleurs de l’indémodable l’arrière-plan « coucher de soleil/jungle ». N’hésitez pas, foncez !

Figurine patte de chèvre Jurassic Park

Note brickosophy:
5/5

17,08 €

(PRIX À TITRE INDICATIF)​

Toutes les pièces sont uniques, certaines ont plus de dégâts que d’autres. Il est dimensionné pour fonctionner avec la gamme de T-rex Kenner/Mattel.

Ce n’est pas un kit, c’est un accessoire entièrement peint avec lequel vous pouvez jouer et utiliser avec votre T-Rex ou tout autre dino.

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C’est pour vous, c’est cadeau. Pas la peine de me remercier.

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Cogitations

Les gros problèmes de LEGO City

Une journée paisible à LEGO City commence.

Le titre de l’article est putaclic

Le magazine LEGO Life est un trimestriel disponible gratuitement pour les enfants et est le pendant papier de l’application du même nom. C’est un outil de marketing de contenu – et de contenu de marque – destiné aux enfants. Pour résumer, c’est la version moderne du catalogue LEGO en plus ludique et éditorialisé. Contrairement aux périodiques disponibles chez les marchands de journaux, le magazine LEGO Life est gratuit. Et, selon l’adage, si c’est gratuit, vous êtes le produit. 

Nous y retrouvons naturellement les derniers ensembles de la marque. Néanmoins, ils sont présentés de façon moins frontale : pas de prix, de noms ou de références. En outre, ils sont agrémentés de nombreux jeux, BD et articles à la gloire de LEGO. En somme, c’est la Pravda jeunesse dont le but est d’augmenter l’exposition de la marmaille aux produits et donc de casser les pieds des parents pour qu’ils les achètent. Bref, que les enfants prescripteurs influencent les décisions d’achat des parents. 

Le magazine LEGO Life, ce n'est pas de la propagande, c'est une opération d'information spéciale. Gloire à LEGO!

La vérité est ailleurs

Intéressons-nous à ces fameux jeux qui servent d’enrobage aux dernières nouveautés de la marque. Plus précisément à l’appel à l’action proposée par un jeu spécifique. Résumons. Une pleine page dessinée rassemble les nouveautés LEGO City à travers des mises en situation pour le moins loufoques. Dans un encart en bas de page, le Dr Spetzel (sic) nous interroge sur les événements surprenants susceptibles de se produire à LEGO City. Sur la base de ce qui nous est donné à voir, il nous invite à une relation épistolaire afin de partager le fruit de nos réflexions. 

Contrairement à ce que suggère ma prose ampoulée, ce jeu est simple et incite à la créativité des enfants. Malheureusement, nous rencontrons ici un problème philosophique intrinsèque à l’oikeiopragia de LEGO City. Platon, dans La République, propose ce principe d’adéquation de l’individu et de la tâche. Chacun doit s’occuper de ce pour quoi il a un talent naturel – faire ses propres affaires ne signifie plus faire pour soi-même mais faire ce que l’on est soi-même le plus apte à faire. 

LEGO Life Magazine JAN. - FÉV. 2022. Une page qui restera dans les annales.

Les minifigs naissent libres et LEGO…

En effet, dans LEGO City, chacun est à sa place et ne varie pas du rôle qui lui est attribué. Il n’y a aucune mobilité sociale et chaque personnage est la caricature de sa propre fonction. Ainsi, il ne peut évoluer dans cette dernière qu’avec une marge de manœuvre réduite, ne laissant que peu de place à l’improvisation. L’individu est prisonnier de sa mission, derrière laquelle s’efface sa personnalité. Le policier police, le voleur vole et le tankiste t’enc… le médecin ausculte.

« Ça fera $37. – GÉNIAL! »

D’ailleurs, cette fonction est gravée dans leurs chairs, ou plutôt imprimée sur leur torse, voire leurs visages. L’exemple le plus frappant est la figure du voleur. Il ne peut se défaire de son masque tatoué et sa seule raison d’être est de justifier l’infrastructure policière. Sans lui, aucune prison ne verrait le jour. Il est sur la ligne de crête : son infraction doit être délictueuse pour justifier une incarcération, mais ne doit pas dépasser la ligne rouge du crime, impensable dans un jouet destiné aux enfants. Pas de meurtre dans l’utopie joyeuse de LEGO City.

"La seule prison est celle qu'on a dans la tête" dit l'écureuil. "Et retire ce masque idiot" ajouta-t-il.

…Mais certains sont plus LEGO que d’autres

Nous pouvons appliquer cette logique à d’autres infrastructures de la cité. L’hôpital, par exemple, ne comporte qu’un IRM, une maternité et une salle de jeux pour les enfants. Pas de bloc opératoire, ni de soins intensifs et encore moins de service de réanimation. À LEGO City, il ne fait pas bon d’avoir son pronostic vital engagé. Ici, les infirmiers sont remplacés par un clown (à moins qu’il ne s’agisse du directeur de l’établissement). Là encore, civière et ambulance trouvent leur légitimation avec le personnage du cascadeur, lui aussi prisonnier de son rôle d’éternel accidenté. Malheur à lui en cas d’hémorragie interne.

Quoi ? Tout n’est pas super génial ? On m’aurait menti ??

Dès lors, l’intitulé du jeu est déstabilisant. Comment imaginer des événements surprenants alors que les règles intrinsèques de la ville LEGO empêchent par essence toute forme de transgression ? Les habitants jouent leur rôle dans une enfilade de poncifs et semblent totalement hermétiques aux inférences abductives, c’est-à-dire d’avoir un raisonnement qui établit une cause la plus vraisemblable à un fait observé. Umberto Eco appelait ce procédé la « méthode du détective ».

La liberté c’est l’esclavage

Derp par jaysbrickblog.com

Par conséquent, nous assistons à des scènes improbables dont les causes ne viennent pas d’une quelconque bêtise de la part des habitants. Prenons l’exemple de la policière : elle possède une voiture de fonction permettant de larguer des chausse-trappes afin d’établir des barrages filtrants. Sans surprise, elle remplit à merveille cette fonction qui lui est attribuée. Mais son expertise, son raisonnement et son libre-arbitre s’arrêtent là. 

Effectivement, plutôt que de poursuivre logiquement son action, à savoir un contrôle d’identité, une interpellation, demander des renforts, son script s’arrête abruptement et se contente de commander une glace aux voleurs. Pire, son incapacité à se détacher du mandat qui lui est conféré la condamne à échouer cette interaction basique. Sinon, comment expliquer qu’elle commande un sorbet parfum vanille, chocolat et brocoli ?

L’ignorance, c’est la force

Dans ces conditions, LEGO City partage de nombreuses similitudes avec le monde de Westworld. En somme, un parc d’attractions où les conséquences n’ont aucune répercussion sur les événements et les enjeux de causalité suivent un script invisible au premier abord, et ce, afin de cadrer l’expérience de jeu. Les protagonistes ignorent les règles qui régissent leur monde et qu’importent les éléments perturbateurs, tout sera reconstruit à l’identique le lendemain. 

Pour conclure, revenons à notre cher Dr Spetzel qui nous invite à la délation auprès de Max afin de lui dire quel type d’événements surprenants pourraient se produire à LEGO City. Il serait plus juste de demander quels résultats surprenants pourraient ne pas se produire dans une ville où l’effacement de l’individu derrière sa fonction est à son paroxysme jusqu’à l’absurde. Mieux, pourquoi la société ne s’est-elle pas déjà effondrée à LEGO City ?

Ces gens n'ont pas conscience d'être cons et remplissent leur rôle à la perfection.
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Des porte-clés personnalisés

C’est bien connu, le porte-clés est la seule invention qui permet de perdre toutes ses clés d’un seul coup, plutôt qu’une par une. Malgré ce défaut, il est néanmoins un accessoire indispensable dans la vie quotidienne. Dans la mesure où il constitue un signe ostentatoire de votre personnalité, au même titre que la couleur de vos chaussettes, il convient de le choisir avec discernement. Et, quelle coïncidence fortuite du hasard, Lego s’apprête justement à lancer un set sobrement intitulé La méga-boîte de porte-clés – Messages (41949).

Nos goûts nous trahissent

Objet fétiche par excellence, nous projetons plus ou moins consciemment sur le porte-clés une part de nos affects. Comme le relevait Pierre Bourdieu dans son essai La Distinction (1979), nos goûts nous trahissent beaucoup plus profondément que nos opinions. Dit autrement, nos préférences culturelles expriment notre position dans le monde social. Le porte-clés devient alors un subtil objet de distinction donné à voir et auquel nous nous identifions. C’est la raison pour laquelle il convient de choisir ses attributs avec circonspection et sagacité.

Baba cool, gothique ou crotte rose... Choisi ton camp camarade.

Lorsque vous posez négligemment votre trousseau de clés sur la table du bar lors de l’after work avec les collègues, vous dévoilez un peu de vous-même dans le but inavoué d’impressionner la galerie avec le porte-clés de votre 205 GTI Turbo. Et, de toute évidence, en tirer une certaine fierté. De surcroit, nous pouvons appliquer ce raisonnement à peu près à tout. Nous exposons aux yeux du monde notre capital culturel et économique et finalement, notre position relative à l’intérieur d’un espace social.

Contrairement aux apparences, cette image promotionnelle ne date pas des années 80. Un sac banane, sérieusement ?

Détourner et personnaliser

Jusqu’à présent, nous avons constaté que l’utilité des objets dépasse ses fonctions premières. Dans le cas du porte-clés, nous pouvons le réduire à sa plus simple expression qui est de maintenir plusieurs clés ensemble. Ce rôle est généralement tenu par un anneau, auquel s’ajoute généralement un appendice. Et c’est véritablement ce dernier qui ouvre le champ des possibles.

En effet, le potentiel de distinction réside dans la personnalisation et le détournement de cet accessoire. Dévoyer la fonction première d’un objet peut servir à se démarquer des autres, à étaler son panache, à asseoir sa supériorité culturelle, créative et intellectuelle. Ultime transgression : l’objet perd son sens premier et le porte-clés ne sert plus à porter des clés, mais nos prétentions sociales. Illustrons nos propos avec l’exemple d’un poète des temps modernes :

C’est beau, c’est authentique, c’est disruptif. Il fallait y penser. Mais en réalité, il n’est pas donné à tout le monde de mettre en adéquation son aspiration d’émancipation et de distinction avec les ressources et le talent nécessaire pour y parvenir. C’est précisément là que le génie marketing entre en action et nous sort de son chapeau magique un concept audacieux :

La customisation standardisée

Tout d’abord il faut dire que dans notre monde consumériste, notre temps est compté. D’ailleurs, le philosophe Jean-François Lyotard nous alertait dans son essai Le postmoderne expliqué aux enfants (1993) que « dans un monde où le succès est de gagner du temps, penser n’a qu’un seul défaut, mais incorrigible : d’en faire perdre. »

C’est pourquoi peu de gens peuvent se permettre une réflexion introspective sur qui ils sont vraiment. Dès lors, il est difficile de se démarquer si on ne sait pas en quoi nous sommes singuliers. Et quand bien même nous y parviendrions, il faudrait encore trouver l’inspiration. Une autre perte de temps superflue. 

Heureusement pour nous, ces petits désagréments peuvent être sous-traités à des gens qui ont pris la peine de nous prémâcher le travail. Ils posent ainsi un cadre défini dans lequel nous pouvons nous exprimer librement. Pratique. Et voilà le marché du prêt à customiser qui nous ouvre grand les bras, pour peu qu’on ouvre grand le portefeuille. Choisi ton style camarade…

Big brain time

L’oisif créatif

Dire que la création avec des briques Lego est fainéante est de mauvaise foi, j’en conviens. Il est effectivement vrai que nous sommes limités par les formes et les couleurs mises à notre disposition. La contrainte pose donc un cadre dans lequel nous devons nous exprimer. Cette limitation est à double tranchant : soit nous nous y résignons, soit nous la dépassons pour sublimer nos créations. 

Bien évidemment, des modèles à reproduire sont fournis avec le set et les paresseux pourront y trouver leur compte. Mais là n’est pas le but et tout est fait pour encourager la transgression des instructions. Tout est certes balisé, mais cela ne rend le défi, s’il est relevé, que plus gratifiant à atteindre. Au final, la force des briques Lego n’est-elle pas que, quel que soit l’agencement choisi, le résultat sera toujours une réussite visuelle et créative ?

29,99 €

La méga-boîte de porte-clés - Messages LEGO® Art

4/5
14,90 €

Porte-clés personnalisés en macramé

3.5/5
43,78 €

Porte-clés en cuir gravé avec photo

3/5
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The Batman : que valent les ensembles LEGO inspirés du film?

À l’occasion de la sortie du film The Batman avec Robert Pattinson, LEGO n’a pas manqué l’opportunité de nous proposer des ensembles inspirés de cette nouvelle franchise. Comme pour d’autres licences cinématographiques, ces sets sont commercialisés bien avant la diffusion en salles obscures. Alors comment la firme danoise s’en est sortie malgré tout ? Gros plan sur une figure de style imposée : la création de produits dérivés quand le matériau de base n’est pas encore disponible au grand public. Article garanti sans spoilers.

L’histoire d’amour lucrative entre LEGO et le super héros le plus populaire de l’écurie DC a commencé en 2006. L’événement est un tournant majeur dans l’histoire des sets sous licence. D’ailleurs, LEGO ne s’y trompe pas et annonce pour l’occasion la venue du chevalier noir en grande pompe. Le papy Batman (83 ans tout de même!), super héros créé par Bob Kane et Bill Finger, jouit toujours d’une popularité sans faille auprès des fans. Et ce, malgré l’absence de super pouvoirs autres que ce que l’argent peut acheter (super gadgets, gros bolides, trafic d’influence, corruption, concussion, etc.)

Le justicier masqué, grimé en chauve-souris, est une poule aux œufs d’or, comme en témoignent les flopées de comics, de jeux vidéo, de jouets et de films qui sortent, encore aujourd’hui, à une cadence industrielle. Après Christopher Nolan et Zack Snyder, voici venue la troisième itération cinématographique du Batman au XXIe siècle. Cette fois, c’est au tour de Matt Reeves, qui n’attend que les premiers chiffres du box-office pour avoir le feu vert des studios afin de réaliser sa propre trilogie et, pourquoi s’arrêter en si bon chemin, poser les bases de son propre Batverse.

Coffret commémoratif limité à 250 exemplaires, offert lors de la San Diego Comic Convention 2005 pour annoncer le lancement de la gamme Batman. ©2005 LEGO Group.

Le Battinson succède au Batfleck

Batman, Année Un par Frank Miller (Urban Comics).

Après toutes ces apparitions sur le grand écran, on aurait pu croire qu’on avait fait le tour du personnage et que plus rien de neuf ne pourrait être dit, sauf à radoter. C’est mal connaître la richesse de l’univers du chevalier noir. Le Batfleck campe un Batman en fin de carrière et aigri, directement tiré des récits de Frank Miller : The Dark Knight Returns. Zack Snyder nous livre un personnage violent et désabusé, et s’inspire de nombreux éléments de l’intrigue, dont le fameux conflit qui donne le titre au film : Batman v Superman : L’Aube de la justice.

Ainsi, pour se renouveler, The Batman puise dans une autre œuvre iconique de Frank Miller : Batman Année Un. Après avoir exploré les vieilles années du héros, quoi de plus logique que de s’attaquer à sa genèse. Pour rajeunir le personnage à l’écran, la tâche est confiée à l’acteur Robert Pattinson, que nous appellerons dorénavant le Battinson. Comme à chaque changement d’acteur pour incarner le justicier iconique, les débats abscons se multiplient sur les réseaux. Mais dès que les premières images apparaissent, les doutes s’envolent. Et le Battinson fait fort, très fort. Car porter le Batman à l’écran, c’est aussi développer un univers visuel indissociable du personnage, à base de Bat-Trucs en tous genres.

L’habit fait le moine

Forcément, lorsqu’il s’agit de l’homme chauve-souris, la première chose qui nous vient à l’esprit est la transmission du coronavirus par zoonose son costume. D’un point de vue visuel, quatre éléments majeurs sont incontournables, à savoir son demi-masque à oreilles pointues, sa cape, sa ceinture à gadgets Deus ex machina, et bien évidemment son slip par-dessus ses leggings un bon gros logo de chiroptère arboré fièrement sur son poitrail.

Un cahier des charges plutôt simple qui pourtant a été décliné presque à l’infini, avec plus ou moins de réussite (ne jamais oublier les Bat-Tétons). Alors en quoi le costume du Battinson est unique ? Comme l’a expliqué Matt Reeves, les designers voulait que le Bat-Costume soit pratique et donne l’impression que Batman utilisait des pièces de rechange pour le créer lui-même. Judicieuse idée qui colle parfaitement à un Batman débutant dans le métier.

Les observateurs les plus avisés pourront noter que le Bat-Costard de Pattinson semble s’inspirer de celui dessiné par l’artiste Lee Bermejo dans des bandes dessinées comme Noël et Damned. Nous retrouvons les sections angulaires sur la poitrine, le même style de ceinture avec un harnais, et un pantalon plus ample que les traditionnels collants en spandex. Bermejo n’a pas été consulté concernant le design, mais était fier de voir un Bat-Costume similaire au sien dans un film.

Le Batman de Lee Bermejo est tout colère parce que ses parents sont moooooorts!!1.

Du spandex au plastique

Comparaison entre la minifigurine LEGO et le costume du Battinson

Observons à présent la déclinaison du Battinson en minifigurine. L’exercice est délicat, il faut savoir saisir les traits saillants du personnage et les appliquer sur une très petite surface. C’est un exercice de caricature où l’on exagère les attributs du personnage en veillant à respecter un subtil équilibre entre le réalisme et le grotesque. Heureusement, une cape et des oreilles pointues suffisent amplement à atteindre un résultat certes fainéant, mais convaincant.

Ainsi, rien ne ressemble plus à une minifigurine du Batman qu’une autre minifigurine du Batman pour un œil distrait. Il est regrettable que le magnifique masque en cuir à coutures apparentes soit réduit au casque générique vu et revu dans d’innombrables sets LEGO (58 pour être exact). De plus, le col protège-nuque qui contribue largement à l’identité du costume, et, soit dit en passant, est vraiment sympa, passe tout simplement à la trappe. C’est la dure loi du compromis.

Notons tout de même la belle tampographie du torse (recto ET verso s’il vous plaît !) et des jambes. Les graphistes de LEGO ont fait un beau travail sur le plastron qui est, somme toute, très ressemblant. Le logo, l’armure et la bat-ceinture sont fidèles à l’original et suffisamment détaillés. Une chose manque cependant et vient gâcher le plaisir : l’absence de motifs sur les bras, qui pourtant se prêtaient bien à l’exercice.

De gauche à droite : Batman, le Sphinx, commissaire Gordon, Catwoman, Alfred et le Pingouin.

L’énigme du sphinx

Laissons de côté les autres minifigurines présentes dans les sets, car elles ne resteront pas dans les annales. Sans être ratées, les personnages sont reconnaissables, mais ne suscitent pas plus d’enthousiasme. Seul le Sphinx (ou Riddler en VO), grand méchant du film, possède un design qui mérite qu’on s’y attarde. Des fringues moches, un sac hideux sur la tête, des lunettes, un symbole peint sur son manteau, et qui envoie des lettres incompréhensibles, ça vous rappelle quelqu’un ?

Si vous avez répondu le tueur du Zodiaque, bravo, vous venez de gagner un point Internet. Petite futée ! C’est en effet le célèbre tueur en série californien des années 70 qui a servi d’inspiration au costume. Plus précisément le fameux dessin de l’ancien caricaturiste du San Francisco Chronicle, Robert Graysmith. La victime survivante, Bryan Hartnell, a personnellement décrit le costume en détail à Graysmith, après sa rencontre et celle de Cecilia Shepherd avec le zodiaque le 27 septembre 1969. Ça rend tout de suite le costume moins ridicule, n’est-ce pas ?

Zodiac in Costume at Lake Berryessa par Robert Graysmith.

Néanmoins, ce n’est pas l’énigme du Sphinx évoqué dans le titre. Non, la vraie énigme est pourquoi diable LEGO a décidé de l’affubler d’une perruque par-dessus son masque ? Pourquoi ? Répondez !!! Heureusement, nous pouvons habilement transformer de façon simple la minifig grâce à une technique audacieuse, afin qu’elle corresponde davantage au personnage campé par Paul Dano. Retirez les cheveux. Ne me remerciez pas. Preuve à l’appui :

Le Riddler sans les cheveux, ça rend tout de suite mieux.

Laisse-moi vroum vroum zen

Christine, l'automobile surnaturelle et malveillante de Stephen King a inspiré la nouvelle Batmobile.

Nous l’avons constaté, les designers de chez LEGO doivent donc réussir l’exercice difficile de produire des jouets avec peu de références,  ce qui explique peut-être le choix capillaire étrange évoqué ci-dessus. Partant de ce fait, intéressons-nous au meilleur acolyte du Batman. Non, pas Robin, mais la Batmobile. Car quand on ne sait pas voler, mieux vaut une bonne voiture. Et en matière de véhicule, le moins que l’on puisse dire est que le super pouvoir de l’argent aide beaucoup.

Sur ce point, il y a autant de versions différentes du bolide que de costumes de chauve-souris, c’est-à-dire à foison. Le film The Batman s’empare à son tour de l’engin et en livre sa propre version, et rompt avec ses prédécesseurs. Fini les tanks furtifs et autres charrettes improbables et sur-armées. Les designers restent fidèles au leitmotiv du justicier en devenir : Bruce Wayne a fabriqué ça dans une grotte.

Matt Reeves a imaginé une voiture plus réaliste, que Bruce a assemblé lui-même. Les références à la chauve-souris sont beaucoup plus subtiles. Ainsi, il est amusant de constater que le moteur a une forme rappelant le volatile. De l’aveu même du réalisateur, il s’est inspiré de Christine de Stephen King pour lui donner une apparence animale afin d’effrayer les gens que Batman poursuit.

Rodéo urbain sur le périph, la Batmobile entre en action.

Dans l’ensemble, Matt Reeves a réussi son pari. La Batmobile dégage une bestialité glaçante, tout en restant pragmatique. Il faut de surcroît ajouter que le choix d’utiliser une muscle car renforce d’autant plus cette impression. Mais à bien considérer les choses, ce design n’est pas non plus totalement inédit. En effet, nous pouvons retrouver une Batmobile muscle car dans les travaux du dessinateur Francesco Francavilla et son génial Batman 1972.

Le Batman de Francesco Francavilla est de loin le plus funky.

Brickman et sa brickmobile

Jusqu’à présent, toutes ces références n’ont donné que des pistes d’identité visuelle. Mais les designers de chez LEGO étaient bien obligés de travailler avec du concret. Et ils n’ont pas toujours un accès privilégié aux coulisses. À cet égard, comparons leur travail avec les sources officielles de promotion disponibles sur le oueb, et jouons au jeu des sept différences. Je précise tout de suite que je ne parlerai pas de la Batmobile™ LEGO® Technic (42127) car cette gamme ne m’intéresse pas  par choix éditorial (mais vous pourrez toujours l’accrocher au mur).

Un photoshop digne d’un professionnel…

Premièrement, soulignons que la Batmobile (76181) proposé par LEGO fait partie du club des huit tenons de large. Cette échelle donne instantanément un rendu très réaliste au niveau des proportions. Il suffit de voir la muscle car de six tenons de large du Ghost Rider (76173) pour s’en convaincre. Malgré des angles trop abrupts par rapport aux courbes délicates de l’original, l’aspect général est féroce et brutal. De loin, le véhicule est très convaincant. 

Le moteur en forme de chauve-souris pour rouler des mécaniques.

Le moteur V8 de 650 chevaux apparent devient un V6 sur le modèle proposé par LEGO. Nous retrouvons l’aspect « chauve-souris » et les pièces chromées utilisées ajoutent au réalisme. Le designer a été bien inspiré et a réussi à ajouter de nombreux petits détails. Seuls deux petits autocollants sont utilisés et sont, pour leur part, plutôt accessoires et à demi masqués. Du reste, les effets pyrotechniques bleus crachés par le réacteur sont conformes à ceux aperçus dans la bande-annonce. Un travail propre et respectueux du sujet.

Les autres véhicules

Le set LEGO La course-poursuite en motos de Batman et Selina Kyle (76179) nous révèle que les deux roues seront aussi visibles à l’écran. Peu d’images sont disponibles sur Internet, mais c’est suffisant pour juger de la qualité des modèles en briques. À première vue, le résultat est est mitigé. Une remarque avant de rentrer dans le vif du sujet, il est clair que la Bat-Moto n’est pas homologuée : un coup de frein et PAF! Empalé par le pare-brise.

Virée romantique à moto dans un cimetière.

Revenons à nos motos. En premier lieu, ces deux cylindrées bénéficient d’une toute nouvelle pièce LEGO pour le châssis. L’avantage est que les motos proposent une expérience de construction plus grande qu’avec les traditionnelles motos moulées d’un seul bloc. De plus, les designers ont intégré beaucoup de détails (Bat-pare-brise, coffre, carburateur…) et le résultat est relativement fidèle.  Cependant, la largeur de deux tenons rend les motos trop balourdes et imposantes. Mais après tout, ce ne sont que des jouets.

Bruce Wayne a décidément un goût prononcé pour les voitures vintages.

Enfin, un dernier véhicule fait une apparition furtive dans les bandes-annonces : la Chevrolet Corvette de 1963 de Bruce Wayne (que nous n’avons jamais vu dans la même pièce que Batman. C’est suspect…). Notons que LEGO nous a déjà proposé une Corvette de 1968, il est donc raisonnable d’espérer voir ce modèle produit un jour. 

La Man-cave

Que serait notre justicier masqué sans son repère secret où se détendre entre deux séances de tartes aux dents sur les méchants ? Et la Batmobile garée en double file devant le building Wayne serait pour le moins suspicieux. Heureusement que Bruce Wayne est plein de ressources (financières). Nous connaissons tous la grotte aménagée sous le manoir familial, où s’entassent Bat-trophées, Bat-véhicules, Bat-ordinateur, Bat-infirmerie, Bat-costume… Bref, vous avez compris.

En ce qui concerne cette base secrète, un seul mot vient à l’esprit : pourquoi ? En y réfléchissant une petite minute, on se rend compte de l’absurdité de la chose. Stocker du matériel de haute technologie dans un endroit aussi humide ferait hurler n’importe quel technicien. Et que dire de ses colocataires chauve-souris au plafond ? La Bat-Cave, dans son ensemble, devrait être recouverte d’une épaisse couche d’excréments. Ce pauvre Alfred doit passer ses journées à décontaminer les lieus. 

Pire, le guano représente un danger pour la santé des humains. Saviez-vous qu’au total, plus de 60 virus ont été détectés à partir d’organes, du sang ou des excréments de chauves-souris, un nombre bien plus élevé que chez les autres espèces animales. La rage, les coronavirus et même Ebola, voilà le menu réjouissant auquel vous vous exposez en pataugeant dans les déjections de chiroptères.

Marco d'Alfonso (M7781) nous livre une vision réaliste de la vie dans une grotte.
La Batcave : l’affrontement du Sphinx (76183)

Wayne Terminus, tout le monde descend

Heureusement pour lui, notre Battinson semble avoir plus de jugeote que ses alter-egos et a installé son antre dans ce qu’il semble être un terminal de métro abandonné. Probablement l’œuvre inachevée de son père philanthrope. Nous n’avons qu’un bref aperçu du lieu dans les différentes images promotionnelles. Cependant, c’est amplement suffisant.

Travailler dans le noir abime les yeux.

Sur l’image ci-dessus, nous distinguons à l’arrière-plan la Batmobile, ainsi que la rampe de réparation, ce que le set LEGO ne manque pas de reproduire. Un bon point pour les designers. Néanmoins nous noterons que la Batmobile, bien quelle se range parfaitement sur ses rails, est vendue séparément. Business is business.

Pourquoi les films sont-ils devenus si peu éclairés ? C'est la crise des projecteurs ?

Mais c’est vraiment sur cette dernière image que nous pouvons juger de la ressemblance du set LEGO. Les escaliers sont là, avec les lampadaires. Son setup de gaming est bien présent lui aussi, au milieu de la pièce. L’inscription « Wayne Terminus » est aussi visible. Enfin, nous distinguons au fond son atelier de tuning, également présent chez LEGO. Sur la base de cette photo, nous pouvons raisonnablement affirmer que l’interprétation des designers LEGO est très crédible.

Le vide sous le tunnel est habillé par les trois grands écrans du Bat-Ordinateur et constitue le point focal de la construction. Les autocollants des écrans sont très richement décorés et fourmillent de détails. Les messages codés du Riddler à passer sous la loupe rouge offrent une petite expérience de jeu sympathique. Les graphistes se sont lâchés et le résultat est là.

Si vous possédez également la Batmobile, elle trouvera naturellement ici sa place de garage douillette. Les designers ont d’ailleurs pensé à tout en offrant la possibilité de déplacer facilement le Bat-Ordinateur pour installer le véhicule. Le set est modulable et garde sa prestance quel que soit l’agencement choisi.

La grande carte de Gotham City parsemée de post-it avec des points d’interrogation est fouillée. Il faut, ici encore, noter la minutie des graphistes car cette carte n’est pas sortie de nulle part. C’est une reproduction fidèle du plan de Gotham aperçu dans Batman L’An Zéro de Scott Snyder et Greg Capullo (voir ci-contre). 

Dans l’ensemble, cet ensemble LEGO est authentique et très réussi. Enfin une Bat-Cave qui peut rivaliser avec l’armurerie d’Iron Man (76125) en potentiel d’exposition sur vos étagères et pour un prix inférieur à 70 €, surprenant pour une gamme sous licence. Comptez tout de même 115 € pour l’ensemble des trois sets tirés du film (215 € si vous ajoutez la version LEGO Technic de la Batmobile). Il ne reste plus qu’à espérer que d’autres sets de la même qualité soient prévus.

Comment dépenser votre argent ?

14,99 €

La course-poursuite en motos de Batman™ et Selina Kyle™

4/5
57,90 €

La Batmobile™ : la poursuite du Pingouin

5/5
69,99 €

La Batcave™ : l’affrontement du Sphinx

5/5

Bonus tl;dr

On se quitte avec ces quelques illustrations promotionnelles, dont une dessinée par Jim Lee (excusez du peu). Rendez-vous dans les salles obscures pour apprécier les aventures du Battinson. N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires.

De magnifiques illustrations promotionnelles réalisées pour le film The Batman

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Xtra

Nouveauté LEGO Creator Expert: La Vespa 125 (10298)

LEGO dévoile le nouveau véhicule qui intégrera la gamme Creator Expert à partir du 1er Mars 2022 : la Vespa 125 de 1960. Un joli modèle avec casque et fleurs qui trouvera sa place à côté de la Fiat 500 (10271). Unique petit regret sur la couleur qui aurait mérité un habillage en Sand Green♦

Description sur le site :

Plongez dans un projet de construction immersif stylé avec cette maquette LEGO® Vespa 125 pour adultes. Le modèle inspiré de la Vespa Piaggio classique des années 1960 arbore une teinte bleu pastel très rare dans les sets LEGO, ce qui ravira les fans. À l’occasion du 75e anniversaire de la Vespa, les designers LEGO ont travaillé en étroite collaboration avec la marque pour recréer ce modèle fascinant.

Détails fascinants, fonctions réalistes
À l’instar de l’originale, cette Vespa à construire présente une roue avant montée sur le côté, 2 sièges, un capot amovible avec un moteur en briques dessous, ainsi qu’une béquille et une direction fonctionnelles. Le logo Vespa, la plaque italienne années 1960, la roue de secours, le casque et le panier avec des fleurs à l’arrière, apportent la touche finale.

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Perle rare

Le Super Robot

Depuis des années, LEGO a sorti de nombreux sets mettant en scène des mechas, ou, en d’autres termes, des robots articulés presque partout (coucou les genoux!). Mais rarement un set aura été aussi séduisant que le Super Robot LEGO Creator 3-en-1 (31124).

Clavicogyrédroitaubut

Le terme mecha trouve son origine au Japon, où メカ, meka, est l’apocope de l’anglais mechanical et peut s’appliquer à tout élément mécanique et autres machineries. En occident, le mot a une acception plus restrictive et se cantonne à désigner une armure sophistiquée comme Iron Man, ou encore un robot, généralement prêt à en découdre et réaliser des tâches ingrates. Ces mechas, malgré leurs technologies futuristes, sont dans notre imaginaire depuis les années 60, époque à laquelle ils apparaissent dans les mangas et connaissent une popularité sans faille jusqu’à nos jours.

LEGO ne s’y trompe pas et adopte très tôt le concept dans ses sets. Le plus ancien exemple de mecha en briques est le set 6951: Robot Command Center, sorti en 1984. On trouve déjà l’esthétique du robot géant piloté par des humains confortablement lotis à l’intérieur. Les plus beaux mechas de l’ère Classic Space sont à mes yeux ceux de la gamme LEGO Spyrius, 6889: Recon Robot et le géant 6949: Robo-Guardian, sortis au siècle dernier (1994).

La liste est longue et en perpétuelle augmentation, et ne sera pas détaillée ici pour se concentrer sur le Super Robot. Pourquoi un si petit set sans minifigurines et sans prétentions est une perle rare ? Tout simplement pour l’évidence qui saute aux yeux (Attention! Enfonçage de portes ouvertes réalisé par un professionnel. Ne faîtes pas ça chez vous!) LEGO nous a pondu l’air de rien UFO ROBOT GRENDIZER, plus connu chez nous sous son sobriquet GOLDORAK.

Comparatif entre Goldorak et le Super Robot LEGO
"C'est la même image."

Astérohachète-le

LEGO pensait sérieusement que ça passerait inaperçu ? Nous prennent-ils pour des incultes des anime que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ? Pourtant nous avons eu droit en 2018 au set 21311: Voltron, qui est le plus gros mecha commercialisé par LEGO, et accessoirement inspiré par un anime japonais des années 80. Alors certes, Goldorak (UFO ROBOT GRENDIZER) n’a pas eu un grand succès outre-Atlantique et a acquis une célébrité phénoménale majoritairement en France et en Italie. (Merci Dorothée XoXo)

Toujours est-il que ce petit set Creator 3-en-1 a tout pour plaire. Premièrement son prix imbattable de 9,99 € pour 159 pièces, soit un prix moyen par brique de 0,06 € (à comparer avec celui de L’évasion du T-rex (76948) à 0,19 €/brique). De plus, vous avez trois modèles pour le prix d’un, sans autocollants, ni minifigurines. Nous revenons à la base de la brique LEGO : construire et reconstruire avec des briques génériques. Les puristes apprécieront.

Ajoutons enfin que LEGO nous offre un set à la limite du bootleg et flirte avec l’illégalité en nous offrant sur un plateau un mini Goldorak. L’acheter vous procurera le frisson de transgresser l’interdit, une montée d’adrénaline au moment de l’acquérir et vous donnera l’impression, pour un instant, d’être un fieffé contrebandier/bandolier/outlaw biker (rayez la mention inutile).

La couverture de la géniale BD Goldorak parue en octobre 2021 (collection Kana Classics)

Fulguropointàlaligne

Bref, nous sommes bel et bien en présence d’une perle rare qu’il ne faut pas laisser passer. Rappelez-vous du fiasco en 2020 du Bell Boeing V-22 Osprey, appareil de transport de l’armée américaine. À dix jours de sa sortie, le 21 juillet, le fabricant danois a décidé de faire marche arrière sous la pression d’une association pacifiste allemande. Il y a donc un précédent et nous ne sommes pas à l’abri d’une même action de la part de l’association des Amis du Grand Stratéguerre Véga.

Pour les grincheux qui ne seraient pas convaincus (« ouais mais c’est même pas sous licence et tout le monde s’en fiche de Goldorak au XXIe siècle »), vous n’imaginez pas à quel point Goldorak jouit toujours d’une popularité sans faille dans l’hexagone. J’en veux pour preuve la sortie en octobre 2021 d’une nouvelle BD de toute beauté, sobrement intitulée Goldorak (édition Kana) et réalisée par un quintet franco-belge.

S’il vous en fallait davantage, sachez qu’afin de célébrer les 45 ans du héros, une exposition inédite a eu lieu à la Maison de la Culture du Japon du 15 septembre au 30 octobre 2021. Tout au long de l’année 2021, l’exposition GOLDORAK XperienZ a proposé de multiples événements pour redécouvrir l’une des plus grandes icônes de la Pop Culture, tout en célébrant le lien culturel fort entre la France et le Japon. Si ça ce n’est pas de l’amour…

Lego Creator 3-en-1

Le super robot

Note brickosophy:
5/5

9,99 €

(PRIX À TITRE INDICATIF)​

Les fans de LEGO® de 7 ans et plus vont adorer mettre en scène des histoires futuristes débordantes d’action avec Le Super Robot Creator 3-en-1 (31124). Ce robot impressionnant doté d’une tête, de jambes, de pieds, de bras et de mains articulés, ainsi que d’une paire d’ailes, a tout le nécessaire pour s’amuser.

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Quoi de mieux pour conclure cet article que de se réécouter le meilleur générique de Goldorak, celui de 1988. Pourquoi ? Mais parce que Bernard Minet voyons ! GOLDORAK GO!

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LEGO Ideas 2021 review: deux projets validés, un autre s’en va

Les résultats de la seconde phase de review 2021 LEGO Ideas viennent de tomber, et beaucoup de personnes vont être déçues. Première mauvaise nouvelle, le projet précédemment validé Blanche-Neige et les 7 nains est abandonné sans autre forme de procès.

Deuxième mauvaise nouvelle, le projet BTS « DYNAMITE » par le duo (oui, ils ont commis ça à deux) Josh Bretz (JBBrickFanatic) et Jacob (BangtanBricks) est approuvé. Les fans de K-Pop vont être aux anges avec ce set qui essaye, tant bien que mal, de reproduire les décors du clip officiel de la chanson. Après le fiasco de la gamme Vidiyo, LEGO essaye désespérément de poursuivre son incursion dans la musique. Après la flopée de sets dérivés de sitcoms, nous pouvons redouter une vague de sets issus de clips musicaux. Vivement un ensemble tiré d’un clip de Tool qu’on rigole.

Au final, seul le projet A-FRAME CABIN par Andrea Lattanzio (Norton74) sauve un peu les meubles. Son projet est visuellement très réussi. Malheureusement ses techniques de construction sont parfois « illégales », comme par exemple les marches du fronton. Nous verrons bien comment les designers de chez LEGO gèreront la chose. Il ne faut pas pour autant désespérer puisque Le forgeron médiéval a fait un passage réussi du MOC au produit officiel sans pour autant perdre son âme.

Je vous laisse avec le clip de BTS (en alternance) pour égayer votre journée.

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Nouveauté LEGO Marvel : le drakkar de Thor (76208)

LEGO dévoile officiellement un premier set tiré du film Thor: Love and Thunder de Marvel, Le drakkar de Thor (76208). LEGO prend de l’avance, puisque le film n’est pas attendu dans les salles obscures avant le 13 juillet 2022. Le set, quant à lui, sera disponible à partir du 26 avril 2022 au prix public de 49,99 €.

Dans la boîte vous pourrez faire le plein de minifigurines avec Mighty Thor, Thor, Valkyrie, Korg et Gorr. Vous trouverez également les deux chèvres légendaires Toothgnasher et Toothgrinder qui tirent le drakkar. Généralement, les animaux construits en briques, comme c’est le cas pour nos deux caprins, sont boudés par les fans. Mais là, les graphistes se sont lâchés et rien que pour ça, c’est un grand oui!

Franchement, regardez cette tête de gagnant ! Avec un peu de chance, ce doux visage qui chante la vie et galope gaiement dans les pâturages verdoyants est tampographié. Et même si ce n’est qu’un vulgaire autocollant, et bien ça ne change strictement rien à la joie de vivre rayonnant d’insouciance de cette brave bête. D’ailleurs, la version anglaise ne s’y trompe pas et nomme ce set humblement : The Goat Boat, le bateau chèvre. Et je trouve ça fantastique.

Description sur le site :

Incluant un drakkar et des personnages du film Thor : Love and Thunder de Marvel Studios, le set LEGO® Marvel Le drakkar de Thor (76208) est le cadeau idéal pour les enfants dès 8 ans.

Combats dans le drakkar volant de Thor
Le drakkar est tiré dans le ciel par les chèvres légendaires, Toothgnasher et Toothgrinder, surélevées pour que les enfants puissent pousser le bateau pendant le jeu. Le set inclut 5 minifigurines – Thor, Mighty Thor, Valkyrie, Korg et Gorr – ainsi que de multiples armes, dont la hache Stormbreaker de Thor. Le toit ouvrant de la cabine centrale facilite l’accès à l’intérieur. Les détails réalistes, tels que la clé à molette, l’extincteur, la carte du nouvel Asgard, la bouteille et la pierre de soleil, stimulent l’imagination. Une fois leurs aventures terminées, les enfants peuvent exposer le drakkar dans leur chambre. L’appli gratuite Instructions de montage LEGO enrichit l’expérience de construction avec ses outils de zoom et de rotation intuitifs.